BLARD Félix, Michel

Fils d’un instituteur et d’une couturière, Félix Blard reçut les premiers sacrements catholiques. Après avoir fréquenté l’école primaire supérieure, il entra à l’Ecole normale d’instituteurs de Chambéry en 1912. Il effectua son service militaire dans un régiment d’artillerie et suivit les cours de l’école d’artillerie de Poitiers (Vienne) en 1922-1923 d’où il sortit officier et participa à l’occupation de la Ruhr.

Félix Blard exerça comme instituteur dans divers postes ruraux de Savoie (Saint-Cassin, 1926-1929 où il était secrétaire de mairie). Nommé à l’école Waldeck-Rousseau de Chambéry (1929-1931), marié exclusivement civilement en septembre 1931 à Mercury-Gémilly avec une institutrice, il exerça dans cette commune pendant une année avant d’obtenir un poste double à Montagnole (1932-1942) où il était aussi secrétaire de mairie. Il fut aussi secrétaire d’une association communale d’anciens combattants (1926-1929 et 1932-1942). Membre du bureau de la section départementale du Syndicat national des instituteurs et secrétaire départemental du syndicat des secrétaires de mairie-instituteurs, Blard appartenait au Parti socialiste SFIO depuis 1928. Secrétaire de la section socialiste de Chambéry (1929-1932), il fut aussi secrétaire-adjoint de la fédération (1931-1934). Pendant deux ans à Chambéry, sous les auspices de la Ligue italienne des Droits de l’Homme, il participa à l’initiation à la langue française d’immigrés italiens. Candidat dans une élection cantonale en 1934, en désaccord avec les analyses pacifistes de la direction du SNI, il n’approuva pas les accords de Munich et se prononçait pour l’aide aux Républicains espagnol et pour l’effort de réarmement.

Mobilisé comme capitaine en 1939, Blard, membre de la Libre Pensée et de la Ligue des droits de l’Homme, franc-maçon (Grand-Orient de France) depuis 1930, fut déplacé en 1942 à Saint-Alban-Leysse.

Félix Blard, dès 1941, participa aux mouvements de la Résistance (Armée secrète). Il fut le vice-président du Comité départemental de Libération clandestin, qui apparut officiellement le 23 août 1944. Il refusa le poste de préfet de la Savoie que lui proposa le Commissaire de la République Yves Farge, mais accepta de participer au comité de confiscation des profits illicites (1944-1950).

Après la guerre, militant du SNI, Félix Blard fut le délégué syndical dans le canton Chambéry-Nord de 1944 à 1946.