Par Jacques Girault
Né le 16 juin 1933 à Paris (XIVe arr.) ; instituteur ; militant du SNI ; militant communiste ; adjoint au maire de Saint-Denis (Seine/Seine-Saint-Denis).
Fils d’un pâtissier-boulanger, François Rondepierre reçut une éducation religieuse qu’il rejeta à l’adolescence. Il passa son enfance chez ses grands-parents maternels, agriculteurs dans l’Indre. Après avoir fréquenté l’école maternelle confessionnelle, l’école publique de Valençay jusqu’en 1942, puis jusqu’en 1945, l’école primaire de Varennes-sur-Fouzon où des grands-parents s’étaient installés. Ces derniers, catholiques, étaient pro-pétainistes mais antiallemands. Il habita par la suite à Paris avec ses parents, dans le quartier de Ménilmontant. Il fréquenta le collège Sainte-Barbe puis le lycée Chaptal et fut éclaireur unioniste à l’âge de 12-13 ans. Il passa le concours de l’Ecole normale primaire de la Seine. Normalien externe au collège Turgot, il obtint le baccalauréat “Sciences expérimentales“ et fait sa formation professionnelle à ENI d’Auteuil.
François Rondepierre se maria en août 1957 à Urciers (Indre) avec Marie-France Caillaud. Fille d’un maréchal-ferrant, elle devint membre du Parti communiste français et longtemps militante de la Fédération des conseils de parents d’élèves. Elle travailla dans les assurances comme employée de bureau puis comme secrétaire administrative du SNI du en Seine-Saint-Denis. Le couple eut quatre enfants.
Nommé instituteur à l’école Charles Hermite (XVIIIe arr.), François Rondepierre se spécialisa dans l’enfance en difficulté. Il obtient, après un stage à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise), le certificat d’aptitude pour l’enseignement des arriérés selon la terminologie de l’époque. Cette spécialisation professionnelle lui permit d’être le premier instituteur des classes de perfectionnement dans des écoles de garçons parisiennes (rue Charles Hermite, rue Pierre Larousse (XIVe arr.) puis à l’école des Blancs-Vilains à Montreuil (Seine-Saint-Denis) de 1961 à 1971. Il fut alors nommé en 1971 à la direction de la section d’éducation spécialisée du collège Fabien à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
En 1952 à l’ENI, François Rondepierre adhéra au Syndicat national des instituteurs. A Montreuil, responsable de la sous-section du SNI, il présida le Comité local d’action laïque. Responsable de la sous-section du SNI de Saint-Denis, en 1967, il fut élu membre du bureau départemental et trésorier du SNI à la création du département de Seine-Saint-Denis. Élu à la commission administrative paritaire auprès des services académiques de Seine-Saint-Denis, il fut délégué des directeurs de sections d’éducation spécialisée auprès du Recteur de l’Académie de Créteil. Il cessa ses fonctions syndicales en 1977 au moment des élections municipales à Saint-Denis.
François Rondepierre adhéra au PCF en 1956 dans le XXeme arrondissement. Il milita “un peu“ dans le XVIIIeme arrondissement et à Clamart (Seine/Hauts-de-Seine) où il habitait de 1957 à 1960. Il fit la connaissance de Victor Michaut, responsable des Cahiers du Communisme et fut candidat aux élections municipales de Clamart en 1959.
A Saint-Denis, il devint secrétaire de la section Nord comprenant des cellules d’enseignants (lycée, LEP, Ecole normale nationale d’apprentissage) et des cellules locales et d’entreprises du dépôt de la RATP. Membre du comité de ville, il participa à une école fédérale et à un stage central. Il fut administrateur adjoint de L’Ecole et la Nation, revue du PCF spécialisée dans les questions de l’enseignement Il était aussi correspondant au quotidien l’Humanité.
François Rondepierre, élu en 1977 au conseil municipal de Saint-Denis sur la liste conduite par Marcelin Berthelot, devint adjoint au maire chargé de l’enseignement, des centres de vacances, des centres de loisirs, de la Caisse des écoles publiques, des sports. Il représenta la municipalité dans divers conseils d’administration d’établissements scolaires (ENNA, lycée Paul Eluard). En 1983, réélu, il devint adjoint au maire chargé de la gestion du personnel municipal (ce qui offrit la possibilité de réorganiser les cantines scolaires). N’étant pas permanent, il parvint à animer un travail d’équipe. Il contribua notamment à la mise en place des moyens de lutte contre l’échec scolaire. La création d’une zone d’éducation prioritaire amena des études ou actions diverses comme l’analyse des besoins par l’équipe de chercheurs sous la direction de Bernard Charlot, la participation d’instituteurs algériens et d’un psycho-pédagogue favorable à l’introduction des parents d’élèves d’origine étrangère à l’école (M. Chauveau). Furent aussi rénovés et construits de bâtiments scolaires, formés et reclassés des personnels de cantine scolaire.
Après son troisième mandat, de 1989 à 1995, François Rondepierre et son épouse se retirèrent en 1996 à Varennes-sur-Fouzon. Membre du conseil de l’école de deux classes menacée de fermeture qui avait été l’école de son enfance, il accepta de présider une association, regroupant une grande partie des foyers de la commune et devint délégué départemental de l’Éducation nationale. À la suite d’actions diverses, l’école ne disparut pas. Il était membre du SNUipp en 2015.
Par Jacques Girault
SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Renseignements fournis par l’intéressé. — Notes de Gérard Réquigny.