Par Jean Puissant
Né à Huy (pr. Liège, arr. Huy), le 21 avril 1843. Ouvrier des chemins de fer, poète, chansonnier, proche des milieux socialistes hutois.
Charles Tixhon, élevé par une grand-mère, suit l’école primaire Saint-Germain à Huy, jusqu’à l’âge de quatorze ans. Engagé aux chemins de fer, il est piocheur, chef piocheur au moment de sa retraite à l’âge de soixante ans en 1903, après une carrière de quarante-six ans.
Charles Tixhon, célibataire endurci, s’évade dans la lecture et l’écriture. Ayant bénéficié d’un maître français qui l’a encouragé à lire, il connaît et cite Victor Hugo, Pierre-Jean de Béranger… Disciple et ami du poète Joseph Toussaint, il n’a, contrairement à lui, jamais formellement adhéré aux organisations socialistes hutoises mais les accompagnent parfois de ses créations, en patois, comme en français, comme La Maison du Peuple, chanson dans laquelle les principes du Parti ouvrier belge (POB) sont soulignés : …
« Aujourd’hui la tour féodale
N’est plus qu’un mauvais souvenir
À nous la maison sociale
Le château fort de l’Avenir
Mais ce n’est pas la citadelle d’où on peut envoyer la mort
Non ! C’est la maison fraternelle
Ouverte aux malchanceux du sort
…
Entre la caserne et l’église
S’élèvera notre maison
Que le Peuple y fraternise
Laissant le dogme et le canon
…
Place au prolétariat
Unissons la coopérative,
Secours mutuels et syndicat
…
Vers l’avenir et la lumière,
Regardons le soleil levant. »
Par Jean Puissant
SOURCE : DION R., Histoire du socialisme dans la région hutoise, Huy, 1930, p. 11-14.