STALTER Jean

Par Pierre Schill

Né le 13 mars 1891 à Stiring-Wendel (Lorraine annexée), mort le 6 octobre 1947 à Petite-Rosselle (Moselle) ; mineur aux Houillères de Petite-Rosselle (Moselle) puis commerçant ; syndicaliste CGT, trésorier du syndicat des ouvriers mineurs de Petite-Rosselle ; militant communiste.

Portrait à la Libération (collection Pierre Schill).

Jean Stalter entra aux Houillères de Petite-Rosselle (Moselle), propriété de la famille de Wendel, en 1913. Adhérent du syndicat CGT des ouvriers mineurs, il fut particulièrement actif lors des grèves qui jalonnèrent l’après-guerre : celles de 1918-1919 puis la longue grève du printemps 1920 au cours de laquelle la CGT affronta l’hostilité du jeune syndicat des mineurs chrétiens. L’échec d’une grève longue de plusieurs semaines avait affaibli durablement le syndicat CGT des mineurs et entraîné d’importantes tensions au sein de son groupe de dirigeants. Jean Stalter fut l’un de ceux qui furent les plus critiqués et rendu responsable de la « fuite » des mineurs vers le syndicat indépendant (UGB, Unabhängiger Gewerkschaftsbund, Fédération des syndicats indépendants, chrétiens). Jean Stalter adhéra à cette période au Parti communiste.

Il joua à nouveau un rôle actif lors de la grève de huit semaines qui toucha les houillères mosellanes entre le début du mois de février et le début du mois d’avril 1923. Renvoyé pour « faits de grève », il faisait partie des 133 mineurs congédiés, dont 29 furent réintégrés assez vite et 67 plus tardivement. 37 ouvriers furent définitivement renvoyés. Ne retrouvant plus de travail dans les entreprises du bassin houiller, Jean Stalter prit un emploi dans l’entreprise de son beau-frère, qui était dépositaire en bière, et y travailla jusqu’à l’évacuation en Charente, en septembre 1939. Il put rentrer en Moselle après l’été 1940, au moment où le département lorrain était une nouvelle fois annexé par les Allemands. Il occupa alors un emploi de réparateur de machines à coudre.

Particulièrement surveillé par les Allemands en raison de ses engagements syndicaux et politiques antérieurs, Jean Stalter fut arrêté et incarcéré une première fois pendant trois mois entre juin et septembre 1941, puis pour une période de six mois entre octobre 1944 et avril 1945, d’abord au camp de la Brême d’Or, en Sarre, puis à Ludwigsburg (Allemagne). Il obtint la carte de déporté politique.

Jean Stalter était marié et père de quatre enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article173604, notice STALTER Jean par Pierre Schill, version mise en ligne le 3 juin 2015, dernière modification le 3 juin 2015.

Par Pierre Schill

Portrait à la Libération (collection Pierre Schill).

SOURCES : Arch. HBL : dossier personnel, Vt421-B40. ─ Archives familiales. ─ Pierre Schill, « Le lien défait : les renvois d’ouvriers dans les mines de charbon de Moselle après la grève du printemps 1923 », p. 32-49, Revue internationale des relations de travail, vol. 1, n 4, décembre 2003. ─ Pierre Schill, « Entre France et Allemagne : grèves et mouvement ouvrier mosellans (1918-1923) », p. 115-129, Cahiers d’Histoire. Revue d’histoire critique, n 92, 2003. ─ Renseignements fournis par son petit-fils (questionnaire).

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