SUEUR Jean-Pierre

Par André Caudron

Né le 28 février 1947 à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) ; professeur des universités ; secrétaire national de la Jeunesse étudiante chrétienne (1967-1969), premier secrétaire de la fédération socialiste du Loiret (1977), député (1981-1991), maire d’Orléans (1989-2001), sénateur depuis 2001 ; secrétaire d’Etat (1991-1993).

Jean-Pierre Sueur
Jean-Pierre Sueur
Député

Fils de Georges Sueur, journaliste qui fut l’un des dirigeants nationaux de la Jeunesse ouvrière chrétienne, Jean-Pierre Sueur accomplit de brillantes études poursuivies en classe préparatoire au lycée Faidherbe de Lille (Nord) puis à l’Ecole normale supérieure (section lettres) de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Spécialisé dans la linguistique française, il fut lauréat de l’agrégation de lettres modernes et docteur d’Etat. Il entra tôt dans le militantisme, à la JEC qui traversait une crise profonde au cours des années soixante.

Nommé secrétaire national du mouvement en 1967, chargé notamment de suivre la presse chrétienne, il fut, sans excès, de ceux qui s’efforcèrent, nombreux, d’orienter l’action catholique des adolescents et jeunes gens vers la gauche. Proche de Michel Rocard dont il devint plus tard le porte-parole (1986-1987), il entra au PSU dès 1967 puis adhéra au nouveau Parti socialiste en 1974. Trois ans plus tard, il devenait premier secrétaire de la fédération socialiste du Loiret.

Entre-temps, Jean-Pierre Sueur avait été élu conseiller de la région Centre (1951-1966). Professeur de lettres au lycée de jeunes filles de Carthage (Tunisie) en 1971, assistant puis maître assistant de linguistique à l’université de Tunis, au titre de la coopération (1972), c’est avec la même qualification qu’ il gagna en 1973 l’université d’Orléans. Devenu maître de conférences en 1993, il la quitta le 21 juin 1981, étant élu député de la 1ère circonscription, représentée jusqu’alors à l’Assemblée nationale par Antoine Carré, du Parti républicain, maire de Saint-Jean le Blanc (Loiret). Ce dernier fut encore battu aux renouvellements des 16 mars 1986 et 5 juin 1988. Jean-Pierre Sueur fut alors, à partir de novembre 1988, délégué national du Parti socialiste à l’éducation et à la recherche.

En mai 1991, il céda son siège de député à son suppléant, Claude Bourdin, quand il fut promu secrétaire d’Etat chargé des collectivités locales, jusqu’en mars 1993, auprès du ministre de l’Intérieur, puis aussi de la Sécurité publique, dans les gouvernements dirigés par Edith Cresson et par Pierre Bérégovoy.

Dès 1983, Jean-Pierre Sueur fut élu au conseil municipal d’Orléans. Il y siégea six ans dans l’opposition. La chance lui sourit davantage aux scrutins de mars 1989 qui lui valurent de garder pendant treize ans le fauteuil de maire qu’il avait ravi au radical Jean-Louis Bernard. Grand travailleur, passionné d’urbanisme, adversaire résolu de toute ségrégation, le jeune maire socialiste sut se faire apprécier au-delà de l’électorat de gauche. Il enrichit notablement le visage très séduisant de sa ville. Mis en échec aux élections de mars 2001 par Serge Grouard, il redevint conseiller d’opposition jusqu’au jour où il décida de quitter l’hôtel de ville. Il avait pourtant présidé l’Association des maires des grandes villes de France. Les renouvellements sénatoriaux des 21 septembre 2001 et 25 septembre 2011 lui permirent, en changeant d’assemblée, de conserver un siège au parlement.

Vice-président de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d’administration générale, membre de la délégation sénatoriale à la prospective, président de la délégation parlementaire au renseignement, Jean-Pierre Sueur était l’un des élus les plus productifs et les plus éclectiques. La liste serait longue des thèmes dont il s’est préoccupé en recherchant des solutions humaines et réalistes. En juillet 2018, il fut désigné co-rapporteur de la commission sénatoriale d’enquête chargé de l’affaire Benalla.

Marié avec Monique Pontier le 12 décembre 1969, père de trois filles, Jean-Pierre Sueur a publié une grande quantité de travaux dont se dégagent les thèmes en rapport avec l’urbanisme.

Aux primaires présidentielles, il soutint les candidatures de Dominique Strauss-Kahn (2007) puis de Martine Aubry (2012).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article174832, notice SUEUR Jean-Pierre par André Caudron, version mise en ligne le 28 juillet 2015, dernière modification le 23 mars 2021.

Par André Caudron

Jean-Pierre Sueur
Jean-Pierre Sueur
Député
Sénateur
Maire d’Orléans

ŒUVRE : Les étudiants, la politique et l’Église, une impasse, avec Jean-Paul Ciret, Fayard, 1970, 144 p. — La parole syndicale, en collaboration, PUF, 1982, 270 p. — Changer la retraite, La Documentation française, 1984, 118 p. - Demain la ville, Paris, id., 1998, 621 p. — Changer la ville, pour une nouvelle urbanité, Editions Odile Jacob, 1999, 215 p. — L’aide personnalisée à l’autonomie, La Documentation française, 2000, 189 p. — Fernand Rabier, un homme d’Etat radicalement orléanais, avec Julien Molard, A à Z Patrimoine, 2001, 206 p. — Aimez-vous Orléans ? Chroniques 1989-2001, Romorantin-Lanthenay, Commission presse éditions, 2005, 267 p. — Rapport d’information sur le bilan et les perspectives de la législation funéraire, avec Jean-René Lecerf, Sénat, 2006. — Sondages et démocratie, avec Hugues Portelli, Sénat 2010. - Villes du futur, futur des villes, quel avenir pour les villes du monde ? Sénat, 2011.

SOURCES : Whos who in France, Laffitte, Marseille, 1997. — Henri Coston, Dictionnaire de la politique française, tome 4, Editions de la Librairie française, 1982. — Emmanuel Ratier, Encyclopédie politique française, Faits et documents, 1992.

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