BOURON Constantin, Louis

Par Florence Regourd

Né le 7 avril 1877 à Sainte-Florence-de-l’Oie (Vendée), mort en déportation le 30 mars 1944 à Buchenwald ; instituteur ; franc-maçon, militant socialiste de Vendée.

Constantin Bouron
Constantin Bouron

Son père, Constantin Bouron, était facteur et sa mère, Victoire Godard, ménagère. Après avoir été élève-maître à l’École normale d’instituteurs de La Roche-sur-Yon (Vendée) pendant deux ans, entre 1894 et 1896, il obtint le brevet élémentaire puis le CAP en 1903, Il épousa Marie-Louise Hurtheau, institutrice, le 14 avril 1903 à Saint-Georges de Montaigu. Le couple eut trois enfants.

Appelé pour le service militaire au 125e RI en 1898, il fut dispensé, mais il fut rappelé comme soldat au 83ème RI le 4 août 1914. Fait prisonnier en relevant des blessés sur le champ de bataille à Tournai le 24 août 1914, il s’évada le 12 octobre. Soldat infirmier, il fut démobilisé le 13 février 1919.

Il effectua toute sa carrière d’instituteur en Vendée. Intérimaire à La Ferrière puis stagiaire à Cugand, à Saint-Martin des Noyers et à Montaigu, il ne devint titulaire qu’en 1909 à Boufféré. En poste double avec son épouse dans ce village, dans le bocage vendéen, leur sort fut celui de nombreux instituteurs publics dans une Vendée du nord réputée pour être un « désert laïque ». Ils subissaient le boycott organisé, les journaliers leur refusant des services. Ils furent amenés à demander fréquemment leur changement. Ils furent nommé à Cezais (1918) puis à Fontenay-le-Comte (1925), ville dirigée par Roger Guillemet, où les républicains laïques étaient majoritaires depuis longtemps. Son dernier poste comme directeur d’école fut aux Cordeliers à Fontenay-le-Comte à partir de 1929.

Pratiquant la co-éducation, il n’eut que tardivement droit à des rapports élogieux comme organisateur actif des fêtes des écoles, de la société de tir, de la mutualité et chef de musique de l’orphéon.

Directeur d’école honoraire (retraité en 1933), Constantin Bouron fut secrétaire de la section SFIO de La Roche-sur-Yon puis de Fontenay-le-Comte dès 1934. Il représenta son parti au comité antifasciste de La Roche-sur-Yon (1934), à celui de Fontenay-le-Comte qu’il présida (1935), aux manifestations contre le 6 février (11 février 1934 à La Roche-sur-Yon) et aux réunions du Front populaire.

Rédacteur (en 1937) de La Parole républicaine, il tint à sa retraite une librairie, rue du port, à Fontenay et dirigea l’Imprimerie commerciale dans cette ville.

Libre penseur, il était Vénérable de la Loge du Grand Orient de France de Fontenay-le-Comte, "Le réveil vendéen".

Arrêté lors de la rafle du 12 août 1943, Constantin Bouron, qui faisait partie du groupe de résistants d’Armand Giraud *, fut déporté à Buchenwald le 22 janvier 1944. Il y composa au block 57, la musique du Chant des déportés français en février 1944, « Nous sommes les déportés, les bagnards à tête haute », chant que sa veuve édita en 1946. Il mourut dans le camp le 30 mars 1944 (l’état civil indiqua le 29 mars).

Un groupe scolaire et une école maternelle portent son nom à Fontenay-le-Comte.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17621, notice BOURON Constantin, Louis par Florence Regourd, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 17 octobre 2021.

Par Florence Regourd

Constantin Bouron
Constantin Bouron

SOURCES : Arch. Nat., CAC, 20010216/94/2722 bis. — Arch. Dép. Vendée, 4 M 404, 405, 408, 417, I M 334, I M 301,1 T 184. — Patrice Castel, Antimaçonnisme, franc-maçonnerie et résistance dans le Midi, 2009. — Armand Giraud, Un instituteur résistant et déporté, Geste éditions, 2004 et 2007. — Ludovic Clergeaud, Le socialisme en Vendée, 1939. — Témoignages. — Notes d’Alain Dalançon, Jean-Pierre Besse et Gilles Morin.

Iconographie : portrait dans Regards sur la Résistance luçonnaise et le maquis L4 par le capitaine Auguste, 1946. Archives départementales de la Vendée.

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