THIÉBAULT Raymond, Louis, Adolphe, Joseph dit Jean

Par Gérard Larue

Né le 9 décembre 1923 à Paris (XIVe arr.), mort le 6 avril 1945 à Ellrich (Allemagne) ; ajusteur ; membre des Jeunesses puis du Parti communiste ; déporté politique.

Fils de Marcel Thiébault, manoeuvre, et de Augustine Brandibas, ménagère, Raymond Thiébault, célibataire, demeurait 96 rue Jean Durand à Stains (Seine, Seine-Saint-Denis) avec sa mère militante syndicale, son frère Robert, son beau-père Hubert Georges membre du Parti communiste, son demi-frère frère Georges et sa sœur Huguette. Ses oncles étaient également membres du parti communiste. En 1938 il adhéra aux Jeunesses communistes et commença à militer activement.
Il fut arrêté une première fois le 4 août 1940 à Saint-Denis (Seine, Seine-Saint- Denis) alors qu’il collait des papillons et distribuait des tracts communistes en compagnie de son frère Robert, de Marcel Andréas, et de Marceau Rethel, tous de Stains. Condamné à six mois de prison il fut libéré le 8 février 1941. De juillet à octobre 1941 il travailla aux établissements Frédéric Fouché à La Courneuve (Seine, Seine-Saint-Denis).
En janvier 1942 il avait quitté Stains pour se cacher avec son frère Robert 8 passage du Mont-Cenis à Paris (XVIIIe arr.) et repris le combat clandestin. Il fut chargé de transporter des tracts et de les entreposer 24 rue du Pont à Neuilly- sur-Seine. Il y fut appréhendé le 27 février 1942 par les Brigades spéciales de la Préfecture de police de Paris. Le lendemain, suite à la visite de son domicile parisien, sa mère et son beau-père Hubert Georges, son frère Robert furent également inculpés, de même que Louis Dugot de Stains, Pocard Georges de Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis) propriétaire d’une baraque servant de dépôt de tracts, et de nombreux autres militants communistes. Huit dépôts venaient de tomber. Près de 2.000.000 de tracts, du matériel de tirage, deux tonnes de papier blanc… furent saisis.
Raymond Thiébault fut inculpé d’infraction au décret du 26 septembre 1939. Condamné à trois ans de prison et 1.200 francs d’amende par la Section Spéciale de la Seine, il fut transféré à la prison de Melun, puis Châlons-sur-Marne, aujourd’hui Châlons-en-Champagne (Marne). Livré aux Allemands il était déporté à Buchenwald le 12 mai 1944 dans un convoi qui comprenait 2073 hommes dont 2038 Français. 1143 revinrent.
Transféré à Dora, matricule 51292, Raymond Thiébault mourut le 6 avril 1945 à Ellrich (Allemagne). Sa mère sur la foi de renseignements recueillis pensait qu’il avait été dans un commando à Ellrich et qu’ « Au moment de l’approche des troupes alliées, il fut, avec ses camarades de convoi, enfermé dans une grange à laquelle les SS mirent le feu ».
Raymond Thiébault fut homologué au titre de la Résistance Intérieure Française (R.I.F.) et Déporté Interné Résistant (D.I.R.).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article178580, notice THIÉBAULT Raymond, Louis, Adolphe, Joseph dit Jean par Gérard Larue, version mise en ligne le 2 mars 2016, dernière modification le 25 avril 2016.

Par Gérard Larue

SOURCES : Arch. PPo. 77W 239, 77W 1561, KB 74. — Bureau Résistance : GR 16 P 568189. — Louis Bordes, Souvenons-nous, Mairie de Stains, 1981. — Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. — État civil.

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