PERRY Michel, Pierre Pseudonyme : Jacques VALLÉ

Par Annie Pennetier

Né le 7 décembre 1925 à Blois (Loir-et-Cher), mort sous la torture le 16 juin 1944 à Bourges (Cher) ; résistant FFI.

Pierre Perry, 18 ans, originaire de Blois avait quitté sa famille dans l’intention de rejoindre la Résistance et vivait à Bourges dans une pension de famille sous le nom de Jacques Vallé. Le 7 juin 1944, des Feldgendarmes remarquant qu’il cherchait à s’enfuir, l’arrêtèrent dans la rue avec son camarade Louis Bernier. Conduits au siège de la Gestapo rue Michel-de-Bourges, un revolver 7 mm 65 et 5 balles à l’usage de cette arme furent découverts sur Michel Perry. Interrogé et torturé par Pierre Paoli, gestapiste français, sergent-chef de la SS à Bourges, Michel Perry armé d’un couteau de poche de moyenne dimension bondit sur les tortionnaires mais préféra se donner la mort en se tailladant le cou. Eric Hasse, chef de la Gestapo, Pierre Paoli et le gestapiste Roger Picault décidèrent de tuer Perry au poignard puisqu’aucun coup de feu ne devait être tiré d’après les règlements allemands à l’intérieur du local de la Gestapo. Inanimé, Michel Perry mourut d’un coup de long couteau dans le coeur. Paoli, lors de son procès accusa son complice Picault qui était en fuite.
Son corps mutilé jeté dans la rivière fut retrouvé neuf jours plus tard dans l’Yèvre, enfermé dans deux sacs de jute timbrés de l’aigle hitlérien.
Les inspecteurs du service régional de police et de sûreté d’Orléans qui menaient l’enquête sur la disparition des deux jeunes se virent refuser l’entrée à la prison du Bordiot où Louis Bernier était incarcéré. Eric Hasse décida de le déporter pour éviter son témoignage.
L’identité de Jacques Vallé fut établie grâce à des numéros apposés par un blanchisseur sur son linge donné par la tenancière de sa pension.
René Hay des Nétumières et Lucien Vanhaëren moururent des suites de tortures dans les locaux de la Gestapo les 15 et 22 juin, le corps de ce dernier abandonné au bord d’une route.
Pierre Paoli, reconnu responsable de tortures, de déportations et de massacres comme celui de 36 Juifs dans les puits de Guerry les 24 juillet et 8 août 1944 dans le Cher et celui de Illy-Olly et Floing (Ardennes), les 28 et 29 août 1944 (19 victimes), fut condamné à mort le 4 mai 1946 à Bourges, il le fut de nouveau par la cour de justice des Ardennes à Nancy le 7 juin 1946 avec ses six complices. Paoli fut passé par les armes le 15 juin 1946 au polygone de Bourges, lieu où avaient été fusillés pendant la guerre 41 personnes arrêtées par la Gestapo.

Michel Perry a été inhumé dans le Carré de corps restitués aux familles du cimetière de Blois Ville - Section N. Son nom est gravé sur le Mémorial 1939-1945.
Il a été reconnu « Mort pour la France », dosssier AC 21 P 129707.
Chevalier de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre, Médaille de la Résistance.
Louis Bernier mourut d’épuisement en Allemagne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article179619, notice PERRY Michel, Pierre Pseudonyme : Jacques VALLÉ par Annie Pennetier, version mise en ligne le 16 octobre 2016, dernière modification le 12 novembre 2022.

Par Annie Pennetier

SOURCES : Notes Jean-Pierre Besse. — Alain Rafesthain, Mémoire de la Résistance dans le Cher,p. 177, Royer, 2005. — Jean Lyonnet L’affaire Paoli Éd. du Bastion 2001, p.67 à 73. — MémorialGenweb.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable