LAMBERT Daniel, Paul dit Gaucho [Dictionnaire des anarchistes]

Né à la Croix-Rousse comme ses parents, Daniel Lambert est le fils de Philippe Lambert (1886-1972) qui était artisan bourrelier-sellier et de Clémentine Gros (1893-1970) qui fut dactylographe avant 1914 puis tint la comptabilité de son époux après la guerre de 1914-1918 jusqu’à leur retraite en 1965. Son père fut président de l’Union amicale laïque des anciens élèves de l’école de la rue Jacquard (amicale Jacquard pour les Croix-Roussiens) à laquelle sa mère adhéra aussi. Ses parents furent d’abord de sensibilité radical-socialiste avant de voter à partir en 1957 pour le PSU. Son père était abstentionniste. Son grand-père Emile fut un canut insurgé en 1870 et fut parmi les fondateurs d’associations laïques de la Croix-Rousse. Quant à son frère ainé, Émile, il fut responsable CGT de 1936 à 1950 et de tendance pacifiste. C’est ce frère qui le sensibilisa à la question sociale et l’emmenant en 1945 au défilé du 1er mai où il apprit l’Internationale. Daniel Lambert fut marié avec Marianne Fragola (1934-2008), fille d’immigré d’un manœuvre analphabète italien. Elle fut comptable puis hôtesse au Planning familial (1961-1966) puis à « Choisir ». Elle fut aussi trésorière nationale du Mouvement Indépendant des Auberges de la Jeunesse (MIAJ). Ils eurent un fils, adhérent à la Fédération Rhône-Alpes de Protection de la nature (FRAPNA) et d’une AMAP.

Daniel Lambert fit ses études de dessinateur en bâtiment à l’école professionnelle de la Martinière à Lyon de 1937 à 1942. Il travailla chez Berliet à Vénissieux de 1942 à 1946 et dans d’autres entreprises comme dessinateur, puis comme dessinateur cartographe avant de s’installer en indépendant comme sérigraphe-lettriste de 1972 à 1990. Il fut adhérent un temps à la CGT après la « libération » puis à la CNT et à la CFDT dans sa période autogestionnaire jusqu’à son licenciement en 1972 qui le pousse à s’installer comme dessinateur indépendant.
Au sortir de la guerre, il fréquenta le groupe trotskiste des Jeunesses communistes internationalistes mais s’en éloigna rapidement. De entre 1949 et 1951, il adhéra au groupe « Libre examen » de la Fédération anarchiste puis participa à la création du groupe des Jeunesses Communistes libertaires de la Fédération anarchiste. En 1953, lors de la scission de la Fédération communiste libertaire (FCL), il opta pour le maintien de la FA. Organisation où il revint entre 1963 et 1966 au groupe Bakounine avec Alain Thévenet* Fernando Gimeno*, Jeanine Guenani* et Colette Cannabal. Bien que se déclarant toujours de sensibilité libertaire en 2016, il consacra l’essentiel de son activité militante au mouvement des auberges de jeunesses (AJ). D’abord dans le Mouvement Uni des AJ (1945-1951) puis dans le Mouvement Laïque des Auberges de Jeunesse et après la scission dans le Mouvement Indépendant des Auberges de Jeunesse (MIAJ) de 1951 à 1965. Il prit une part active lors de la scission du mouvement des AJ et au lancement du MIAJ dont il fut en 1951 secrétaire provisoire et responsable de la propagande (1951-1952). Par la suite, dans les années soixante il participa très activement au Comité contre la guerre d’Algérie, à la création du Planning familial à Lyon avec sa compagne Marianne. Il fut impliqué dans les actions du Mouvement Contre l’Armement Atomique (MCAA) et soutint les paysans du Larzac, les lycéens en 1986. Enfin il manifesta encore contre la guerre en Irak en 1990 et contre le G7 en juin 1996 en compagnie de José Salamé-Miro ex ajiste, ancien de la colonne Durruti puis de la colonne Ascaso durant la Guerre d’Espagne, réfugié en France en 1939, incarcéré au camp d’Argelès et ami de Roger Bossière .
Après avoir vécu à Lyon (Croix-Rousse) de 1925 à 1958, puis à Oullins (1958-1961), il revint à nouveau à Lyon dans le 6e arrondissement (1961-1990), En retraite en 1990, il s’est retiré depuis dans l’Ain.