ROUX François Jean Félix Francis

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 23 janvier 1915 à Chorges (Hautes-Alpes), exécuté sommairement le 29 novembre 1944 à Greffern (Bade-Wurtemberg, Allemagne) ; agent des ponts et chaussées ; résistant du réseau SR Alliance.

Fils de Jean-Charles Roux, meunier, et de Marie-Louise Allemand, sans profession, Francis Roux fit ses études secondaires au lycée Dominique Villars, à Gap et après son baccalauréat, il fut admis en section de mathématiques supérieures au lycée Champollion, à Grenoble et il prépara ensuite ses concours au cabinet des Ponts et Chaussées, à Chorges.

Le 1er janvier 1939, il fut nommé au bureau des Ponts et Chaussées, à Chalon-sur-Saône puis peu après il partit faire son service militaire dans un régiment de cavalerie à Nîmes (Gard) et fut ensuite envoyé à l’École militaire d’artillerie de Poitiers (Vienne).

En 1940, il combattit sur la Loire et fut démobilisé après l’armistice. Il retrouva un poste d’agent technique des Ponts et chaussées à Autun et s’occupa des routes, voies ferrées et voies navigables. Il entra dans la Résistance comme agent de renseignement du réseau Alliance, sur la région Est, secteur "Forteresse", à Autun. Il était chargé de mesurer les dégâts causés par les bombardements anglais sur Autun et d’en informer l’Intelligence service, à Londres. Il se maria le 26 juin 1942 à Autun avec Marcelle Pasquelin.

Arrêté à son domicile le 8 octobre 1943, il fut incarcéré à la prison de Chalon-sur-Saône puis fut déporté par un convoi au départ de Paris à destination de l’Allemagne et emprisonné successivement à Kehl, Freiburg-im-Breisgau et Bühl (Bade-Wurtemberg, Allemagne).

Le dossier d’accusation d’espionnage au profit d’une puissance ennemie fut transmis le 15 février 1944 au Tribunal de guerre du Reich par la Gestapo de Strasbourg et reçut la classification NN (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard). Le 10 septembre 1944 Francis Roux fut remis à disposition de cette dernière, ce qui signifiait la mort.

Le 29 novembre au matin Francis Roux et sept de ses camarades du réseau Alliance furent extraits de leur cellule par le trio de la Gestapo Julius Gehrum, chef de l’AST Strasbourg, Reinhard Brunner et Erwin Schoenner et transportés dans une camionnette de pompiers jusqu’au poste de douane de Greffern (Bade-Wurtemberg, Allemagne). Ils furent ensuite chargés sur des bateaux à moteur qui descendirent le Rhin. Un peu plus loin Francis Roux et ses compagnons durent se déshabiller et furent abattus deux par deux d’une balle dans la nuque puis jetés dans le Rhin.

Francis Roux a reçu la mention « Mort pour la France ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article182198, notice ROUX François Jean Félix Francis par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 20 juillet 2016, dernière modification le 23 octobre 2018.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Auguste Gerhards "Tribunal de guerre du 3e Reich", archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, éd. du Cherche-Midi, Paris 2014. — "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. tome 1. — Mémorial de l’Alliance, 1948. — Mémorial GenWeb. — État civil.

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