LI Chang 李昌

Par Yves Chevrier et Jean-Luc Domenach

Né en 1915, dans le Fujian. L’un des dirigeants du mouvement (étudiant) du 9 décembre 1935. Membre suppléant du C.C. à partir de 1956. Éliminé durant la Révolution culturelle. Membre de plein droit du C.C. et secrétaire de la Commission de discipline du C.C. depuis 1979.

Li Chang était étudiant à l’Université Qinghua de Pékin quand eut lieu, le 9 décembre 1935, la grande manifestation antijaponaise qui devait donner naissance au mouvement de protestation des étudiants contre la politique expansionniste du Japon et la mollesse du gouvernement de Nankin. D’emblée, Li Chang s’imposa comme l’un des principaux dirigeants du mouvement. Après avoir tenté d’insuffler son patriotisme aux paysans de la région de Pékin et de Tientsin, Li participa à la fondation, en février 1936, de l’Avant-garde pour la libération nationale de la Chine. En avril, il adhérait à la L.J.C., et on le chargeait de l’organisation à Qinghua. Le mois suivant, à l’instar de nombreux membres de l’Avant-garde, il adhéra au P.C.C., tandis que Liu Shaoqi (劉少奇) puis Peng Zhen (彭真) entreprenaient de canaliser le mouvement étudiant au profit du P.C.C. L’homme du Parti au sein du mouvement fut tout d’abord Huang Jing (délégué par le comité pékinois du P.C.C) ; mais en février 1937, lors du Ier congrès de l’Avant-garde, Li Chang fut placé à sa tête, dirigeant plus de 6 000 militants dans la plupart des grandes villes et même à l’étranger.
Au cours du printemps, Li se rendit à Yan’an où il prit part aux travaux de la conférence nationale du P.C.C. et suivit un stage de formation politique. Dès son retour à Pékin la guerre éclatait (7 juillet 1937) et, pendant quelques semaines, Li et ses camarades prêtèrent main forte à la 29e Armée qui tentait d’endiguer le flot japonais. Avec le quartier général de l’Avant-garde il se replia ensuite dans le Shanxi puis à Xi’an, qu’il dut fuir sous la menace du G.M.D., hostile aux activités de l’Avant-garde. L’organisation fut finalement dissoute en août 1938 et Li Chang, qui s’était réfugié à Wuhan, put regagner Yan’an en compagnie de Zhou Enlai (周恩來). L’Avant-garde fut alors absorbée par les organisations de jeunesse de Yan’an. Jusqu’en 1949, rien ne transpire plus des activités de Li.
Au cours des premières années du nouveau régime, il devint le principal responsable pour la jeunesse à Shanghai et en Chine orientale. Parallèlement, il était élu aux organismes dirigeants de la L.J.C. tout en s’occupant, au sein de multiples commissions, des problèmes de l’analphabétisme et du mariage. Pourtant, dès 1953, son étoile pâlit et en 1957, il ne fut réélu à aucun de ses postes dans la L.J.C. De 1954 à 1965, il fut président de l’Université industrielle de Harbin (Mandchourie), et, à partir d’avril 1965, du deuxième Institut de Langues étrangères à Pékin. Membre suppléant du C.C. depuis 1956, il cessa toute activité en 1966 et fut dénoncé comme « révisionniste » l’année suivante. Réhabilité en 1977, Li Chang semble avoir reçu ensuite des postes plus importants que ceux qu’il occupait avant la Révolution culturelle : membre du comité permanent de l’A.N.P. (1978), vice-président (1978) puis président exécutif (1981) de l’Académie des Sciences et surtout membre de plein droit (septembre 1979-réélu en septembre 1982) puis secrétaire de l’importante Commission de discipline du C.C. à l’issue du XIIe congrès du P.C.C. (1982).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article182327, notice LI Chang 李昌 par Yves Chevrier et Jean-Luc Domenach, version mise en ligne le 8 novembre 2016, dernière modification le 8 novembre 2016.

Par Yves Chevrier et Jean-Luc Domenach

ŒUVRE : Li Chang est l’un des principaux historiographes du mouvement du 9 décembre, dont il a contribué à accréditer la version communiste. Voir Li Chang et al., Yierjiu huiyilu (Souvenirs du « 9 décembre »), Pékin, 1961.

SOURCES : Outre KC, voir : Israël (1966). — RMRB, 1977-1983.

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