MELIK-ELTCHIAN Areta

Né le 19 mars 1888 à Mazra dans la région du Zanguézour en Arménie transcaucasienne, issu d’une famille de la noblesse arménienne, Areta Melik-Eltchian fréquenta l’école réale de Chouchi, dans la région du Karabagh, puis celle de Bakou. À Chouchi, il adhéra au mouvement révolutionnaire à l’âge de treize ans. Au moment de la Révolution de 1905, il se trouvait à Bakou et prit part aux événements.
Il devint membre de l’organisation des anarchistes-communistes de Bakou qui avait été fondée par Kalashian, tué quelques mois plus tard par des militants du parti dachnak (Fédération Révolutionnaire Arménienne – IIe Internationale).
En 1906, Areta Melik-Eltchian fut envoyé à Rostov-sur-le-Don pour réorganiser les groupements décimés par la répression de Stolypine. Il fut arrêté en mai 1906, emprisonné deux mois puis envoyé en Sibérie. Il parvint à s’échapper et revint à Bakou. Il milita sous le pseudonyme de Valentin ou de Bakschi Alakhverdov.
Avec son camarade H. Melik Agamirian, il émigra en Suisse en mars 1908.
À Genève, Areta Melik-Eltchian étudia les sciences naturelles à l’Université et devint chimiste-minérologue. Il se maria en 1912 avec une étudiante hongroise. En 1915, il devint professeur assistant à l’École d’Horticulture et à l’École de Chimie.
En 1917, il collabora avec l’Agence Internationale des Prisonniers de Guerre à Genève (Croix Rouge Internationale).
Il créa sa propre entreprise de produits chimiques et pharmaceutiques.
Areta Melik-Eltchian adhéra au communisme bolchevique au moment de la Révolution de 1917. Dès 1921, il milita, sous le pseudonyme de Dubois, à Genève avec des Français.
En 1927, ce groupe de militants fut rattaché à la section française d’Annemasse. Areta Melik-Eltchian vivait ainsi à Genève et appartenait à la section Haute-Savoie du Parti communiste français à Annemasse.
Il militait au sein du syndicat des locataires, de l’organisation de la Libre Pensée, dans les milieux universitaires, au VOKS et aux Amis de l’URSS. Il fut chargé d’organiser des conférences et l’exposition soviétique à Genève.
Areta Melik Eltchian fut attaqué par la presse menchévik de Genève et de Paris. Il intenta un procès en diffamation à Chavichvili qui l’avait traité d’espion en mai 1929 dans le journal antisoviétique Prométhée.
À la suite de ces événements, se trouvant à court de ressources, il se vit offrir le poste de représentant du BIT à Moscou. Mais les autorités soviétiques refusèrent de lui octroyer un passeport, car il avait pour frère un ancien membre du gouvernement dachnak de la République indépendante d’Arménie en 1918.
Areta Melik Eltchian s’entretint à ce sujet avec Sahak Ter Gabrielian, Président du Sovnarkom de l’Arménie, lors du séjour de celui-ci à Paris à l’été 1931. Il exposa également son cas devant le secrétariat du Parti communiste français.