LE MOAL Jean-Louis, René (dit Gauguin)

Jean-Louis Le Moal est né au Havre. Son père, Louis Le Moal était également natif du Havre, mais d’origine bretonne, comme de nombreux havrais, les grands- parents étaient originaires de Douarnenez arrivés au Havre en 1910. Louis Le Moal travailla comme serrurier chez Benoit puis contremaitre chez Sabatier, deux entreprises de serrurerie du Havre. Pendant la Seconde guerre mondiale , il fut démineur dans la région de Dieppe, puis après la Libération, ajusteur chez Béliard et Krypton au Havre où il devint délégué du personnel et militant de la CGT, d’où il fut licencié vers 1956, après les grandes grèves de 1953. Les nombreuses discussions familiales avec son frère, sa sœur et son père influencèrent beaucoup l’activité de Jean-Louis Le Moal.
Sa mère Simone Thomas était gérante restauratrice. Séparé de celle-ci dès l’âge de 4 ans, suite au divorce de ses parents, il fut élevé par son père et sa belle-mère, seconde épouse de Louis Le Moal.
En 1955, au sortir de l’école primaire « Louis Blanc », Jean Louis rentra au centre de formation professionnelle de Montgeon au Havre où il apprit le métier de serrurier. Dès l’école primaire, il griffonnait partout et le Directeur, Mr Leballeur, faisant faire un petit journal aux élèves à l’aide d’une petite presse qu’il s’était procuré, dans lequel était reproduite les meilleures rédactions des élèves, Jean-Louis y faisait tous les dessins.
Dès son entrée au centre d’apprentissage de Montgeon, il rencontra Henri Bourg, peintre réputé du Havre et professeur de dessin, qui à raison de deux heures par semaine, l’initia à la peinture et à l’art pictural.
Il devint serrurier au sortir de l’école d’apprentissage, rentrant en 1958 dans l’entreprise Sabatier avec son père, puis dans l’entreprise Bailleul en 1959, jusqu’ à son départ pour la guerre d‘ Algérie en 1959, d’où il rentra en 1963. De retour dans l’entreprise Bailleul, il fut embauché au BCMO (Bureau Central de Main d’œuvre) en 1964, comme docker occasionnel, puis après 200 jours de travail, comme le permet à l’époque le statut des dockers de 1947, il devint docker professionnel.
Il effectua son métier de docker de 1964 à 1993, où il subit un plan social et sera licencié, après un an de luttes contre la remise en cause de la loi de 1947 du statut de dockers.
Bien qu’adhérant en 1968 à la cellule des dockers du Parti communiste français, avec Michel Bussy, Jean-LouisLe Moal ne prit jamais de responsabilités politiques ou syndicales trop occupé par son envie de peinture. Selon son propos, il fit le choix de l’expression picturale.
Pendant toute cette période, il suivit les cours du soir, à l’école des Beaux-Arts du Havre, où il s’était inscrit dès 1958. Vers 1964, il rencontra Robert Picot autre peintre et avec lui adhèra en 1967 à l’Union Havraise des Arts Plastiques (U.H.A.P.) jusqu’en 1974. Pendant cette période il côtoya d’autres artistes - peintres de réputation : Serge Hanin, Albert Copieux, Roger Guerrant, Raymond Gosselin, Argentin, Boscherel, Beaudoin et Charles Nicolle, créateur du Salon des artistes ouvriers du Havre.
De cette période de l’UHAP, où il apprenait tout de sa technique, de son art, Jean-Louis Le Moal raconta l’anecdote que pour faire des « nus », les artistes peintres recrutaient des péripatéticiennes et faisaient entre eux une souscription pour leur payer les heures de poses. Cela dura quatre ans.
De 1965 à 2000 Jean Louis Le Moal exposa au « Salon des artistes ouvriers du Havre ». Il y remporta plusieurs prix dont celui de La Confédération Générale du Travail et de la Vie Ouvrière à l’occasion du 40e salon, qui eut lieu dans les grands salons de l’Hôtel de ville du Havre en 1990. Il y prit une part active dans l’organisation de 1983 à 1997. Pour des raisons de santé, il s’abstint d’exposer ensuite pendant quelques années. Pour sa 64e édition en 2016, à l’initiative de l’Union locale CGT du Havre, le salon réunit quelques 276 œuvres.
En même temps que l’UHAP, Jean-Louis Le Moal devint un membre actif des « Amis des Arts » à Montivilliers de 1972 à 1985. Puis, président de « Lune Bleu » une association de peintres de Bolbec en 1990. À Fécamp, il fut responsable pendant 5 années avec Sylvaine Lebon (présidente) de « Arts plus » qui bénéficia d’un superbe lieu d’exposition à Saint-Hélène de Bondeville.
Jean-Louis Le Moal exposa dans des centaines de lieux. Outre la Normandie (notamment : Le Havre, Fécamp, Gonfreville l’Orcher, Grand-Quevilly, Rouen, Bolbec, Aveny, Longueville sur scie, Neufchâtel en Bray, Harfleur, Gainneville, Ste Hélène de Bondeville, St Nicolas d’Aliermont, Criel sur mer, Fauville, Conches en Ouche, Lillebonne, Montivilliers, St Jouin de Bruneval, Yport, Caudebec en Caux, Vernon, Grainville -Ymauville, Bréauté), il exposa à Osaka (Japon), Teltow ( Allemagne), Nordhon (Angleterre) Moucron (Belgique) Paris , dans le cadre de la rétrospective Giacometti, à la Mairie du XIVe et dans la galerie « Expression libre », Poitiers, etc.
Il se définit lui-même comme un plasticien qui a besoin d’échapper au monde clos, qui refuse le conventionnel et dont le non-conformisme définit sa peinture.
Marié le 16 septembre 1966 à Marie Claire Marthe-Catelain, ils eurent trois enfants : Christelle (3 septembre 1967) Grégory (1er avril 1971) et Oleg (1er mars 1989)