BONNET Marie, Rosalie, Irène

Par Dominique Tantin, Isabel Val Viga

Née le 13 février 1934 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), massacrée le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane ; victime civile.

Marie, Rosalie, Irène Bonnet
Marie, Rosalie, Irène Bonnet
crédit : MémorialGenWeb

Marie Bonnet était la fille d’Adrien (né le 26 décembre 1910, à Cieux), et de son épouse Marguerite née Ballot (née le 20 août 1913, à Oradour-sur-Glane), fille de Jean et de son épouse Marie née Mingout. Ses parents s’étaient mariés le 9 novembre 1933 à Veyrac.
Son père est prisonnier de guerre en Allemagne. Avant la guerre, sa femme et lui étaient employés à Paris. Marguerite et sa fille sont venues se mettre à l’abri en Limousin.
Elle était domiciliée avec sa mère aux Bordes chez ses grands-parents Ballot.
Sa mère, sa grand-mère et sa tante Georgette, échappèrent au massacre, habitant Les Bordes, hameau non raflé le 10 juin 1944. Son oncle Marcel, ne se présenta pas au rassemblement sur le Champ de Foire, prévenu par sa sœur du danger.
« Aux environs de midi, Marie Ballot vient à la rencontre d’Aimée, sa fille, et d’Irène*, sa petite fille. Le rendez-vous est à l’endroit appelé Le Terme de Valliers, en face de la ferme de Masset. Chaque jour, Marie apporte ici le déjeuner qu’elle a préparé pour les enfants. L’endroit est situé à peu près à mi-distance de l’école et de son domicile. C’est l’occasion d’un pique-nique sur l’herbe, qui enchaîne les deux petites filles. »
« Aux Bordes, Marie Ballot et ses filles, Marguerite et Georgette, attendent le retour des êtres chers. La famille est grande, mais dispersée. Le gendre Adrien, époux de Marguerite et papa d’Irène, est prisonnier en Allemagne. (…) Dans l’après-midi, Marguerite est allée prévenir son frère Marcel, qui travaille dans une ferme, de ne pas rentrer à la maison, mais de se cacher. Léon, le fils aîné, est lui aussi prisonnier de guerre dans la région de Dantzig. Les conditions de détention sont très dures. (…) Émile, son frère, est également en Allemagne depuis 1942, au titre du STO. Il se trouve en Haute-Silésie, à vingt-cinq kilomètres d’Auschwitz. (...) »
« Ici, ce soir, Marie Ballot et ses deux filles sont seules ; les voisins ont fui le village. Elles regardent sans comprendre, le regard fixe, cet énorme brasier qu’est désormais Oradour. »

Elle fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich et brûlée dans l’église avec sa tante Aimée et l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane. Son grand-père et son oncle André furent mitraillés puis brûlés dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés.
Irène Bonnet obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945. 
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Ses parents auront un autre enfant, Jacques (né le 30 août 1949, à Oradour-sur-Glane).
Son père décède en janvier 1990 à Cieux et sa mère le 9 août 1988 à Saint-Junien.
Voir Oradour-sur-Glane

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article184886, notice BONNET Marie, Rosalie, Irène par Dominique Tantin, Isabel Val Viga, version mise en ligne le 6 septembre 2016, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Dominique Tantin, Isabel Val Viga

Marie, Rosalie, Irène Bonnet
Marie, Rosalie, Irène Bonnet
crédit : MémorialGenWeb

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — Mémorial GenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements. — Albert Valade, Oradour, 10 juin 1944, la page de catéchisme, éditions de la Veytizou sarl (p86-87, p46).

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable