JEAN Lucien, Gaston, Henri

Lucien Jean était membre de la Section spéciale de sabotage (SSS). Cette dernière vit le jour en avril 1944 en Charente grâce au capitaine Jacques Nancy, adjoint de Claude Bonnier, Délégué Militaire Régional de la région B, tous deux venus de Londres et arrivés en mission en Charente le 14 novembre 1943, pour y réorganiser la Résistance.
Il périt lors d’un accrochage avec les Allemands le 12 août 1944 sur la commune de Saint-Fraigne.
Le 12 août 1944, les membres de la SSS décidèrent de voler de l’essence à un collaborateur. En chemin, ils se trompèrent de route et rencontrèrent deux Feldgendarmes. Ils échangèrent des coups de feu qui blessèrent trois maquisards dont Lucien Jean. Celui-ci, atteint d’une balle à l’abdomen, déclara à leur chauffeur, également blessé, qu’il allait se suicider pour ne pas trahir ses camarades. Il lui proposa de faire usage de son arme à sa suite (ce que le chauffeur ne fit apparemment pas). Lucien Jean parvint à se tuer du deuxième coup, le premier l’ayant seulement blessé. Ses camarades confièrent son corps au maire du village de Saint-Fraigne et lui donnèrent l’argent nécessaire à ses funérailles, lesquelles eurent lieu le surlendemain.
Selon l’acte de décès dressé à Saint-Fraigne : « le 12 août mil neuf cent quarante-quatre, vers six heures, un individu dont l’identité n’a pu être établie, est mort au lieu-dit Le Breuil Seguin. Le signalement est le suivant : âge approximatif trente-cinq trente-huit ans, taille un mètre soixante- quinze environ, forte constitution, visage ovale, cheveux châtains foncés, petites moustaches, quelques brins de barbe au menton, chaussé de souliers montants, vêtu d’un pantalon de velours et d’une veste bleu marine. » Rectifié par jugement du Tribunal Civil de Ruffec le 19 décembre 1944 et transcription le 21 janvier 1945 en ce sens que le Mort se nomme Lucien Gaston Henri Jean.
Lucien Jean obtint la mention « Mort pour la France. »
Son nom est inscrit sur le monument en mémoire des victimes de la SSS au Chêne Vert et une stèle le commémore spécifiquement sur la D182.