HENRY François

Par Pierre Baudrier

Ouvrier menuisier, condamné par le 2ème Conseil de guerre, 6° division militaire, à Marseille, à deux ans de détention, cinq ans de privation des droits civiques, pour avoir fait partie d’une société secrète, le 20 février 1851.

François Henry arriva à Belle-Île alors que le détenu Louis Poisson* tentait de tuer Joseph Noyer* qui futsauvé par l’intervention de codétenus. On est en septembre 1850 et Henry sera appelé à témoigner au procès de Louis Poisson, en décembre 1851. On lira alors dans la Gazette du Palais :

« … Ce témoin a la physionomie toute féminine ; il porte des lunettes bleues, se drape d’une manière théâtrale avec une grande cravate ou cache-nez en laine noire et rouge. Il la rejette avec prétention, à chaque instant, par-dessus son épaule. Il s’exprime avec beaucoup d’emphase, et récite évidemment une déposition apprise par cœur. Nous entendons dire autour de nous que ce jeune apprenti menuisier aspirait à une des préfectures de la république démocratique et sociale. Il s’exprime ainsi : A peine j’abordais dans cette île à la tombée de la nuit ; je me rendais à la chambre qui m’avait été désignée, au n° 27, lorsque se présenta à moi un jeune homme qui tenait sa tête à deux mains et s’enfuyait en criant : « A l’assassin ! » Il était tout couvert de sang, et je crus que c’était une plaisanterie, car je vous ferai observer que j’ignorais alors les dissensions de la forteresse. Je fis un pas en avant pour pénétrer dans cette chambre, et je faillis être renversé par M. Poisson.- Il avait la hache levée et fut obligé de la baisser pour passer sous la porte ; il continua à poursuivre Noyer … »

Henry faisait allusion aux hostilités entre barbésistes ou barbésiens et blanquistes (partisans de Barbès et partisans de Blanqui)..

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article187906, notice HENRY François par Pierre Baudrier, version mise en ligne le 19 décembre 2016, dernière modification le 2 mars 2020.

Par Pierre Baudrier

SOURCE : Gazette des Tribunaux, 26 décembre 1851, p. 1255, 2e col.

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