PUECH Jean, Alphonse, Armand

Par Gilles Pichavant

Né le 18 mars 1887 à Paris (XVIIe arr.), mort en déportation le 14 janvier 1945 à Dachau (Bavière, Allemagne) ; conducteur d’automobiles ; militant de la Libre pensée, franc-maçon ; maire de Neuville-les-Dieppe (Seine-Inférieure, Seine-Maritime).

Jean Puech, était conducteur d’automobile, à la veille du conseil de révision en 1907. Orphelin de ses deux parents, né à Paris, il habitait déjà Neuville-lès-Dieppe. En 1909 il fut exempté pour faiblesse, mais s’engagea comme volontaire le 28 novembre 1914, et fut affecté au 13e régiment d’artillerie au service automobile. Le 25 mai 1915 il fut cité à l’ordre du jour de la division pour avoir ravitaillé volontairement et de sa propre initiative, une pièce de 20 sous le feu de l’ennemi à la tranchée de Calonne, à proximité des Éparges (Meuse). Le 16 juillet suivant, il fut blessé par balle au Bois d’Autry en Argonne, et son bras gauche fut cassé. Il tint à ramener seul son camion à Braquis (Meuse). Il garda de cette blessure un fort handicap, car il ne pouvait plier totalement son bras, et fut réformé.

Il fut élu en 1919 au Conseil Municipal de Neuville-lès-Dieppe dont il devint maire en mai 1938.

Jean Puech était un Libre Penseur actif dès 1919. Il était aussi Franc Maçon. Poursuivi sous le coup de la loi du 13 Août 1940 contre les sociétés secrètes, il fut une première fois suspendu de son mandat de maire. Il plaida qu’il ne faisait plus partie de la franc maçonnerie depuis 1936 et fut réintégré dans ses fonctions.

En 1943, avec les membres du Conseil Municipal, il refusa de donner une liste de Neuvillais réquisitionnés pour travailler en Allemagne dans le cadre du S.T.O. Dans sa lettre de démission datée du 30 septembre 1943, il déclara : « Aujourd’hui, je reçois l’ordre de me faire agent recruteur de main d’œuvre pour des travaux qui répugnent à la grande majorité des Français ; et je dois, en outre, désigner moi-même les victimes. Je ne puis croire qu’en agissant ainsi, je serve encore mon pays. » Il fut arrêté le 10 octobre 1943 avec les 13 conseillers municipaux présents dont Robert Vain* (futur maire de Neuville), Auguste Cordier*, Georges Hébert*, Marcel Boulan*, Emile Defaque*, Alfred Hérault*, Robert Leber*, Paul Noël*, Joseph Mauger*, Raymond Saint-Léger*, et Charles Séré*. Les conseillers furent condamnés à trois mois de prison, mais les Allemands considérèrent Jean Puech comme instigateur de cet acte de résistance. Le 20 juin 1944, il fut déporté, via Compiègnes, au camp de concentration de Dachau (Bavière, Allemagne) où il mourut le 14 janvier 1945.

La ville de Neuville-les-Dieppe a donné son nom à l’une de ses voies.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article188140, notice PUECH Jean, Alphonse, Armand par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 29 décembre 2016, dernière modification le 20 avril 2020.

Par Gilles Pichavant

SOURCES : Journal officiel du 18 avril 1998, page 6018. — Association des amis du monument des libres penseurs de Neuville-les-Dieppe. — Ach. Dép. de Seine-Maritime, fiche matricule, cote 1R3220. — La Vigie de Dieppe, du 24 décembre 1942, Fonds ancien de Dieppe.

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