MERIC DE BELLEFON Pierre, Martial, Paul

Il était issu d’une branche, les Méric de Bellefon, descendante d’une famille noble originaire du Bas Quercy, les Méric, branche qui donna à la France, selon l’expression consacrée, de nombreux diplomates et militaires. Il était le fils de Joseph, Raoul, Martial Méric de Bellefon officier de l’armée française pendant la première guerre mondiale, chevalier de la Légion d’Honneur, et qui après son mariage fin 1918 avec Marie-Thérèse, Fanny, Camille Charreyron avait repris l’activité de son père, négociant dans l’alimentaire à Limoges.
Pierre Méric de Bellefon s’engagea dans la Résistance rejoignant l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA), au sein de la 1ère compagnie du 2ème bataillon, au maquis de Saint-Priest-sous-Aixe (Haute-Vienne) sous les ordres du commandant Pinte. Il y fut promu caporal (mention de l’acte de décès, mais d’autres sources le présentent comme lieutenant). Il prit part aux combats pour la libération de Limoges. En effet, son unité participa à partir du 15 août 1944 à l’encerclement et à la libération de Limoges par les FFI placés sous les ordres du colonel Georges Guingouin, chef départemental des FFI. Le 2ème bataillon de l’ORA vint ainsi se positionner dans le secteur d’Aixe-sur-Vienne. Il dut à partir du 17 août 1944 au matin, lutter contre des éléments blindés et motorisés allemands du 19ème Régiment de police SS, en garnison à Limoges, qui tentèrent de dégager les abords de la ville au sud dans le secteur Feytiat, Solignac, Le Vigen et Aixe-sur-Vienne.
Après la libération de Limoges le 20 août 1944, le 2ème bataillon de l’ORA fut envoyé en renfort dans le département voisin de la Vienne. Le 19 août un ordre de repli général avait été donné aux unités allemandes stationnées dans le sud-ouest. Le groupement de marche du sud-ouest, réunissait environ 25 500 hommes sous les ordres du général Botho Elster. Le passage par le seuil du Poitou devint un enjeu stratégique essentiel. Confrontées à l’impossibilité de remonter ni par le Limousin (du fait de la Libération de Limoges) ni par l’axe traditionnel de la RN 10 vers Tours (du fait de l’avancée des troupes anglo-américaines), les unités allemandes de la colonne Elster tentèrent à partir de Poitiers de marcher vers l’est et le nord-est de la Vienne, utilisant les axes secondaires, et circulant de jour comme de nuit pour échapper aux attaques de l’aviation alliée et au harcèlement des forces FFI. Le 2ème bataillon de l’ORA fut associé dans le secteur de Saint-Savin-sur-Gartempe au maquis AS de la Vienne « Le Chouan », dans le but de couper les ponts et les passages sur la Gartempe et bloquer ainsi le repli allemand vers le département de l’Indre. Le 2 septembre 1944 ils attaquèrent des convois allemands venant de Poitiers, dont une partie parvint à se retrancher à Mont-Saint-Savin. Les combats se poursuivirent le 3 septembre dans tout le secteur, contre les unités allemandes en retraite. Pierre Méric de Bellefon fut tué au combat le 3 septembre. L’acte de décès enregistré à Saint Savin-sur-Gartempe indique comme lieu du décès la commune de La Puye, ce que confirme la citation à l’ordre de la Division, attachée à la Croix de guerre : « Toujours volontaire pour les missions dangereuses. A trouvé la mort au cours d’une patrouille de reconnaissance dans la région de La Puye ».
Il obtint le 24 juin 1948, la mention mort pour la France et son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Just-le-Martel (Haute-Vienne). Il reçut la Croix de guerre à titre posthume. Il figure également sur le monument commémoratif de la Résistance dans le jardin d’Orsay à Limoges. Sur ce dernier mémorial figure également le nom de son frère aîné, Jacques Méric de Bellefon, né en 1920, lieutenant aviateur de la RAF (38th squadron) disparu en mer aux commandes de son appareil, au large de la Sardaigne le 1er juin 1944.