VIGOUROUX Paul, Lucien, Ulysse

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 13 avril 1923 à Rethondes (Oise), exécuté sommairement le 6 juin 1944 à Caen ; étudiant ; résistant OCM groupe du Docteur Derrien et groupe des Ardents.

Paul Vigouroux était le fils de Paul Marie, menuisier et de Renée Fernande Élise Coët, ménagère. Il était célibataire.
Domicilié à Clamart (Seine, Hauts-de-Seine), il était étudiant à l’école professionnelle des établissements "Brandt". Réfractaire au STO, il se cachait dans une ferme à Maizières (Calvados), et créa avec son frère Robert le groupe de résistance "Les Ardents" dans le Calvados. Il était affilié au groupe de résistance du Docteur Paul Derrien, de l’OCM. Il fut arrêté par la Gestapo, le 2 juin 1944, à Rouvres (Calvados) et interné à la maison d’arrêt de Caen.
Le jour du débarquement en Normandie le 6 juin 1944 et suite au bombardement de la gare de Caen, le chef du SD de Caen, Harald Heynz décida d’éliminer la plupart des prisonniers afin qu’ils ne soient pas libérés par les troupes alliées. Paul Vigouroux fut sorti de sa cellule et conduit ainsi que 86 autres résistants dans une courette du chemin de ronde de la prison où il fut abattu d’une rafale dans la nuque. Les corps des victimes furent inhumés provisoirement dans une cour de la prison. Dès le lendemain 7 juin, les britanniques donnaient le premier assaut à la ville. Le 30 juin devant l’imminence de la prise de la ville, les allemands exhumèrent les corps pour les faire disparaître sans laisser de traces. Ceux-ci furent transportés en camion en un autre lieu à l’ouest de la ville, probablement dans des carrières de calcaire. Selon certains témoignages, ils auraient pu être emmenés près de Rouen, dans la forêt de La Londe, à l’entrée de laquelle une stèle "À la mémoire des victimes du nazisme dans la forêt de La Londe 1940-1944" a été érigée et incinérés dans une carrière en contrebas. Les corps n’ont donc pas été retrouvés pour être identifiés. Des bûcherons ont vu à cet endroit des camions et des soldats allemands, ainsi qu’une épaisse fumée. En même temps, il y avait une odeur de corps qui brûlent. Cela dura deux jours. S’agissait-il des fusillés de Caen ? Le mystère demeure.
Son nom figure sur le monument commémoratif des fusillés du 6 juin 1944, à Caen, sur la plaque commémorative des frères Vigouroux, à Clamart (Hauts-de-Seine) et sur les monuments aux morts, à Maizières (Calvados) et Clamart (Hauts-de-Seine).
Une plaque apposée sur le mur d’entrée de la prison de Caen porte l’inscription suivante : « À la mémoire des prisonniers fusillés par les allemands le 6 juin 1944. L’oppresseur en les tuant a cru les faire mourir, il les a immortalisés ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196927, notice VIGOUROUX Paul, Lucien, Ulysse par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 11 novembre 2017, dernière modification le 11 novembre 2017.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Mémorial Genweb.— État civil.

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