SIBILEAU Jean [pseudonyme Serfouette]

Par Michel Thébault

Né le 10 juillet 1919 à Cenon (Gironde), mort en action le 30 août 1944 à Guesnes (Vienne) ; officier des FFC ; résistant FFC.

Il était le fils de Pierre Sibileau (1885 – 1918) et de Marie-Henriette Lamarque. Son père était décédé avant sa naissance le 30 décembre 1918 des suites d’une maladie contractée en captivité à Puchheim (Bavière, Allemagne), Jean Sibileau était donc vraisemblablement pupille de la nation.
Marié, installé à Alger, lors de la déclaration de guerre en 1939, il fut mobilisé dans l’armée française jusqu’à sa démobilisation toujours à Alger en décembre 1941. Après le débarquement américain de novembre 1942, Jean Sibileau s’engagea dans la nouvelle armée française, constituée à partir de l’armée d’armistice d’Afrique du Nord et des volontaires. Incorporé dans l’un des trois groupements anti-aériens, il fit la campagne de Tunisie de la fin novembre 1942 au 13 mai 1943, date de la capitulation des forces de l’Axe sur le sol africain. De retour à Alger en novembre 1943 il choisit de s’engager dans les « missions spéciales » des FFC (Forces Françaises Combattantes). Après un stage de formation sur le territoire algérien, il rejoignit en mars 1944, en Grande-Bretagne une école de la France libre, pour acquérir les techniques du sabotage et s’initier au parachutage. Promu au grade de sous-lieutenant (chargé de mission 3ème classe) par le général Koenig, il fut parachuté sous un pseudonyme de clandestinité « Serfouette », à Douadic (Indre) dans la nuit du 6 au 7 juillet 1944. Il rejoignit alors la région de Loudun chargé d’encadrer le maquis de Scévolles dans ses activités de sabotage et de parachutage. Il organisa ainsi le sabotage de la voie ferrée Nantes – Paris en trois endroits différents près de Saumur (Maine-et-Loire) dans la nuit du 4 au 5 août 1944. De la même manière, il participa à l’organisation et à la réception de tous les parachutages d’armes et de munitions sur la commune de Martaizé (terrain Pommard).
Après le 20 août 1944 (le 19 août un ordre de repli général avait été donné aux unités allemandes stationnées dans le sud-ouest), tout le département de la Vienne fut concerné par le passage de troupes allemandes en retraite. Le 30 août 1944, une forte unité allemande, de plusieurs centaines d’hommes traversa la forêt de Scévolles entre Angliers et Guesnes. Accrochée par les maquisards, elle eut des pertes importantes mais Jean Sibileau grièvement blessé dans l’un des accrochages fut achevé par les soldats allemands. D’abord inhumé au PC du maquis, au château de la Guérinière, son corps fut transféré le 11 janvier 1945 au cimetière de Loudun où il repose depuis lors.
Il obtint la mention mort pour la France le 6 décembre 1947 et son nom est inscrit sur le monument aux morts de Loudun (Vienne). Il fut fait chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume et reçut au même titre la Croix de guerre. Son nom est également inscrit sur la stèle du maquis de Scévolles.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article197217, notice SIBILEAU Jean [pseudonyme Serfouette] par Michel Thébault, version mise en ligne le 23 novembre 2017, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Michel Thébault

SOURCES : Site VRID (Vienne, Résistance, Internement, Déportation) Jacques Albert et Jacques Pirondeau, Le maquis de Scevolles — Site Souvenir Français du Loudunais — chemins de mémoire du Loudunais — Mémoire des Hommes — Mémorial GenWeb.

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