ARGOUD Joseph

Par Bernard Willot

Né le 20 avril 1875 à Saint-Mammès (Seine-et-Marne), mort le 26 mai 1924 à Paris (XIII arr.) ; machiniste ; militant communiste et coopérateur à Saint-Maurice et Joinville-le-Pont.

Joseph Argoud était le fils de Marie Cornier et de son époux Jean Claude Argoud, marinier.
Exerçant le métier de machiniste, il épousa Léonie Martineau. Il vécut à Saint-Maurice (Seine, actuel Val-de-Marne) au début du 20e siècle et s’établit ensuite dans la commune voisine de Joinville-le-Pont vers 1910 - il vécut dans le quartier du Canal, proche des deux villes.
Le nom d’Argoud est cité à plusieurs reprises dans l’Humanité à partir de 1908 à l’occasion de souscriptions. En 1924, il fut signalé comme membre du parti communiste.

Argoud était un des responsables de la société coopérative de consommation l’Avenir de Gravelle, dont le siège était 107, Grande-Rue à Saint-Maurice. Créée en 1901, comptant 119 adhérents en 1920, elle assurait la vente au public de produits du magasin de gros, gérait une caisse de solidarité ainsi qu’une importante salle des fêtes et de réunion. La coopérative joua notamment un rôle important pendant la grande grève des ouvriers métallurgistes du Bi-Métal (Joinville) durant l’hiver 1910. Elle organisa une chorale et des activités sociales et culturelles.

En mai 1923, Joseph Argoud fut délégué par six entités au congrès de la Fédération nationale des coopératives de consommation à Bordeaux. Il y représenta la coopérative le Bel-Air (Paris, XIIe arr.), l’Avenir du Haut-Montreuil, l’Amicale de Vincennes, l’Union Fontenaysienne (Fontenay-sous-Bois), l’Économie de Maisons-Alfort et l’Avenir de Gravelle.
Lors du congrès, Charles Gide souligna que les coopératives faisaient l’objet de critiques à gauche, où on leur reprochait de prétendre être une panacée et de vouloir se borner à la satisfaction des besoins matériels. Gide défendit l’opinion que « la coopération est un mouvement ouvrier dans ses origines ; mais dans ses fins elle tend à devenir humaine ». Au contraire, les délégués communistes défendirent l’idée que, selon le quotidien l’Humanité, « la coopération s’embourgeoise » et qu’elle « doit de nouveau affirmer son essence socialiste. »
Au nom de ses mandants, Argoud se rallia à une motion dénonçant comme inspirée d’un modèle capitaliste les ristournes versées aux coopérateurs, qui était présentée par Huybrecht au nom de la coopérative parisienne la Bellevilloise. Le 10 juin, Argoud, rendit compte de son mandat lors d’une réunion inter-coopérative tenue à Montreuil-sous-Bois sous l’égide de l’Avenir du Haut-Montreuil.

Joseph Argoud décéda à l’hôpital de la Pitié à Paris (XIIIe arr.) le 26 mai 1924. Il était âgé de 49 ans. Ses obsèques furent suivies par des coopérateurs et des militants communistes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article200153, notice ARGOUD Joseph par Bernard Willot, version mise en ligne le 16 février 2018, dernière modification le 11 octobre 2021.

Par Bernard Willot

SOURCES : Arch. Dép. Seine-et-Marne (état civil). — Arch. Dép. Val-de-Marne (état civil, recensements, listes électorales). — Recueil actes préfecture Seine 1925/01. — l’Humanité, quotidien, 1908-1924.

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