COLLERET Yolande

Militante du syndicat CFDT Livre-Papier de Rouen, Yolande Colleret siégea au conseil de la Fédération CFDT générale Services Livre (FGSL) de 1968 à 1973. À cette date, elle remplaça Jean-Claude Lehnert et devint permanente de la FGSL chargée du suivi des sections du commerce et des employé-e-s de maison. En 1976, lors du 37e congrès confédéral de la CFDT, la FGSL présenta sa candidature au bureau national, faisant d’elle la seule candidate à être présentée, tant par le collège des fédérations que par celui des régions, à cet organisme de décision confédéral. Toutefois, n’ayant obtenu que 8 865 voix, elle ne fut pas élue, signe de l’isolement que connaissait alors la Fédération des Services. Lors de ce congrès Yolande Colleret intervint également sur le rapport général au nom de sa fédération et fut l’une des rares intervenantes à mettre au cœur du débat la question des femmes. Interpellant l’ensemble des délégué-e-s sur le peu d’importance accordée aux femmes dans la résolution générale, elle insista entre autres sur la nécessité pour la CFDT de donner aux militantes toute leur place au sein de l’organisation syndicale. L’intervention de Yolande Colleret lors de ce congrès n’était pas sans lien avec son engagement pour la cause des femmes. Ainsi, à partir du 22 septembre 1978, mandatée par la FGSL, elle s’investit dans le groupe de travail confédéral inter-secteurs « travailleuses », dénommé, à partir de janvier 1980, commission confédérale « travailleuses ». Toujours dans cet esprit, elle défendit lors du 38e congrès confédéral de la CFDT, qui se tint à Brest du 8 au 12 mai 1979, le texte concernant les travailleuses et la CFDT présenté par le bureau national. Il s’agissait pour elle de faire voter, dans le cadre de la résolution sur le fonctionnement démocratique de la CFDT, une proposition incitant les organisations cédétistes à prendre des mesures permettant la participation et une meilleure insertion des travailleuses dans toutes les instances de décisions de la centrale. Ce texte fut adopté par 71 % des votants.
Le congrès de Brest marqua également un tournant dans le parcours de Yolande Colleret. En effet, après ce congrès, elle quitta son poste de permanente à la FGSL, poste auquel elle fut remplacée par Marguerite Bertrand, pour rejoindre le secteur action revendicative de la confédération et plus particulièrement le secrétariat « travailleuses ». Yolande Colleret devint ainsi secrétaire confédérale en charge des problèmes des travailleuses, fonction occupée jusqu’alors par Michèle Languille. De 1979 à 1982, en étroite liaison avec Jeannette Laot, responsable du secrétariat « travailleuses » et co-responsable du secteur action revendicative, et Marcel Gonin*, qui suivait alors les problèmes des travailleuses à partir du secteur action sociale et cadre de vie, elle travailla sur trois chantiers importants : la mixité de l’emploi, les questions d’avortement, de contraception et de sexualité, et enfin la mixité de l’organisation. C’est d’ailleurs dans le cadre du débat sur la mixité des structures de la CFDT qu’en mai 1980 elle cosigna, avec Marcel Gonin, un article dans CFDT-Aujourd’hui intitulé « Syndicalisme au féminin ». Il semblerait que son mandat ait été reconduit pour trois ans lors du congrès confédéral de 1982.
En 2005, Yolande Colleret était responsable au Forum international développement démocratie (FIDDEM), association créée en octobre 1995 à l’initiative d’Hubert Lesire-Ogrel, lui-même ancien responsable de la Fédération des Services.