BARRIOL Charles

Charles Louis Barriol est né dans une famille protestante d’agriculteurs, installée à la Chaud-de-la-Croix sur la commune d’Araules en Haute-Loire. Il fut l’aîné d’une fratrie de 3 enfants tous masculins. Son père, Anselme Barriol, décède prématurément en 1898. Orphelin à un âge donc précoce (14 ans), Charles Barriol doit assumer peu à peu la place économique du père manquant auprès de sa mère Marie-Henriette née Ruel. Il s’initie ainsi aux dures réalités de la vie paysanne dans un pays de moyenne montagne.
Charles Barriol épouse le 20 février 1913 Marie-Henriette Gential, née le 18 novembre 1884 à Fay-le-Froid, arrondissement du Puy (43), sans profession, domiciliée à Bois-Chaud, commune de Fay-le-Froid, fille de Jean-François Gential et de Marie-Henriette Jouve.
De cette union, naquirent 3 enfants espacés sur 13 années :
Evodie Pauline, née le 9 mai 1915 à la Chaud-de-la-Croix, décédée en 1999, épouse de Samuel Ruel, employé aux aciéries à Lorette (42),
Berthe, née le 20 avril 1920 à Roudon au Mazet-Saint-Voy (43), épouse de Paul Vergnon, agriculteur à Roudon,
Lydie Simone, née le 3 novembre 1928 à Roudon, épouse de Marcel Bouvier, facteur à Lyon.
Pendant la guerre 1914-1918, Charles Barriol fut dispensé des obligations militaires en sa qualité de soutien de famille. A la fin des hostilités, il quitte la ferme de la Chaud-de-la-Croix pour venir s’installer à Roudon, petit hameau jouxtant le bourg du Mazet-Saint-Voy centre historique de la communauté protestante du Velay oriental. Même s’il se montre peu au culte de l’église réformée, son attachement à sa culture familiale explique grandement ce changement d’adresse.
Là, ses dons « vétérinaires » qui portent surtout sur la manière de soigner des animaux malades lui attirent la reconnaissance de ses voisins agriculteurs. Charles Barriol n’hésitait jamais à venir secourir le bétail souffrant ou à porter une aide matérielle à des familles dans la détresse. Il concrétisait ainsi son appartenance idéologique largement revendiquée au mouvement socialiste. Homme de progrès et poète à ses heures, ouvert au monde moderne, Charles Barriol s’interroge sans cesse sur les moyens d’améliorer les conditions de vie de ses camarades agriculteurs et surtout de leur femme. Avec la crise économique des années 30, la recherche de débouchés réguliers et plus rentables pour les produits fermiers (beurre, fromage, etc.) et la création d’emplois stables devient une de ses priorités. En 1931, il fonde au Mazet-Saint-Voy avec un de ses voisins, Samuel Dechomets, une des premières coopératives laitières de la région. Cette création de la « coopé » du Mazet-Saint-Voy fut un élément essentiel de développement du milieu agricole local et servit de référence dans cette vaste région montagneuse d’après guerre. Au point qu’une partie de la notoriété départementale du Mazet-Saint-Voy réside dans cette remarquable initiative sociale qui perdura jusqu’à la fin des années 80.
Cet engagement envers ses concitoyens amène Charles Barriol au poste de premier adjoint au maire du Mazet-Saint-Voy en 1935. Mais c’est surtout son activité dans la « coopé » en tant que président depuis sa fondation qui le rendit incontournable jusqu’à sa mort en 1938. Un décès étrangement marqué par le destin. Les deux fondateurs de cette coopérative laitière, Charles Barriol et Samuel Dechomets, perdirent la vie dans un accident de voiture suite à un dérapage sur le verglas alors qu’ils revenaient d’Yssingeaux après une réunion concernant la « coopé » !