CLAVERIE Auguste, Alphonse

Par Gauthier Langlois

Né le 27 février 1824 à Gan (Pyrénées-Atlantiques), mort le 16 avril 1857 à Gan ; sous lieutenant puis conducteur de travaux dans les chemins de fer ; opposant au coup d’État du 2 décembre 1851, il fut déporté en Algérie.

Fils de Pierre Claverie (1787-1872), officier de carrière et chevalier de la légion d’honneur, et de Catherine Renoir (1788-1855), il commença, sur les traces de son père une carrière d’officier. Au concours d’entrée de l’École Spéciale Militaire de 1844 il fut bien classé, étant 12e sur 301 élèves reçus. Il en sortit sous-lieutenant et fut affecté au 40e Régiment d’infanterie de ligne. Mais on lui retira son emploi pour inconduite et on l’emprisonna au château de Lourdes par sanction disciplinaire.

A peine sorti de prison et revenu à Pau, il manifesta son opposition au coup d’État en lacérant publiquement les proclamations du Président contre lequel il proféra des injures et des menaces. Son arrestation ayant été ordonnée, il s’arma, à l’approche des gendarmes, d’un fusil et d’un pistolet et les menaça de quatre coups de feu. On lui reprochait également les faits suivants : « Que parmi des papiers saisis à Bayonne, chez le journaliste Capo de Feuillide on a trouvé des écrits signés de Claverie, destinés à un Almanach pour 1852 et contenant les doctrines les plus subversives ; Qu’il s’est constamment signalé, non seulement par l’exaltation de ses opinions, mais encore par des écrits qui attestent son immoralité ; Qu’au moment de son arrestation, il était logé à Pau, chez l’inculpé Tastet, avec une jeune fille arrachée par lui à ses parents et dont il avait fait sa concubine ». Pour ces motifs la Commission mixte le condamna à la transportation en Algérie.

Il fit parti d’un convoi qui comprenait Jean Gabriel Capo de Feuillide, Bertrand Lafage, Jean-Justin Levaillant, Jacques Sallières, Jean Lanusse aîné, Bernard Campistron, Jean Dabadie dit Joseph, Pierre Cestac et Jean-Baptiste Lestrade. Ce convoi fit étape le 20 juin à la prison Saint-Michel de Toulouse pour être dirigé le lendemain vers l’Algérie.

Il fut interné dans la banlieue d’Alger au camp de Birakem puis à celui de Douera. Il se signala avec ses camarades, dont l’horloger Léon Goupy, par son dévouement dans un incendie. Reconnaissants, les notables algérois firent pression sur les autorités qui permirent la libération d’une vingtaine de prisonniers. Claverie et son camarade firent partie des graciés. Ils furent autorisés à rentrer à leur domicile par décision du 5 janvier 1853. Ils rentrèrent en France via Toulon par le vapeur Montezuma. Goupy, qui savait son ami privé de toutes ressources - ses parents l’avaient abandonné parce qu’il voulait se marier contre leur gré - lui donna le nécessaire pour se rendre à Pau.

Rentré chez-lui il devint conducteur de travaux au chemin de fer. Il épousa 5 mars 1853 à Gan Dominiquette Margueritte Courbet (1831-ap. 1901), avec laquelle il eut deux filles.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article212798, notice CLAVERIE Auguste, Alphonse par Gauthier Langlois, version mise en ligne le 4 mars 2019, dernière modification le 5 mars 2019.

Par Gauthier Langlois

SOURCES : Geneanet. – Le Moniteur universel, 14 novembre 1844. – Le Journal de Toulouse, 4 avril 1852, 21 juin 1852. – Alphonse Brémond, Histoire du coup d’Etat dans le département de la Haute-Garonne (1851-1852), Toulouse, Hébrail, Durand et Cie, 1870, p. 85. – Léon Goupy, La transportation en Afrique, pour faire suite au "Coup d’État dans la Mayenne", 14 juillet 1886, Domfront, impr. de F. Renault, 1887. – Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, « Claverie, Auguste Alphonse », Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013.

Version imprimable