RIVEIROL Joseph, Félix

Par Patrick Bec

Né le 15 janvier 1913 à Oradour (Cantal), massacré le 9 juin 1944 Saint-Martin-sous-Vigouroux (Cantal), lieu-dit Rouliouze ; cultivateur ; victime civile.

Joseph Riveirol était le fils de Jean-Baptiste Riveirol, garçon d’hôtel à Paris puis cultivateur à La Rodde, commune de Oradour mais originaire de Vernuéjols, commune de Neuvéglise (Cantal), marié à Oradour le 8 février 1912 avec Jeanne, Louise Dutrévis, fille de cultivateurs à Lieurac d’Oradour. Il avait au moins une sœur née à Lieurac en 1914. Le 23 août 1939 il s’est marié à Saint-Martin-sous-Vigouroux avec Jeanne, Louise Vidal, fille de cultivateurs de Ladascols, hameau de cette commune. Ils ont eu un enfant.
Répondant à l’ordre de mobilisation des maquis, de nombreux résistants se déplaçaient vers la Truyère et la Margeride dès la fin mai 1944. « Les cantons de Saint-Flour et Pierrefort fournirent le plus gros des effectifs. Les partants de Pierrefort (une vingtaine) et d’Oradour (25) se rendaient à pied de la Truyère et plus précisément à Fridefont "sur injonction du responsable MUR de Chaudes-Aigues". Les 25 jeunes d’Oradour accomplirent ce déplacement le 29 mai alors que le Mont-Mouchet n’était pas encore saturé ; on assiste là à un partage territorial entre le Mont-Mouchet et la Truyère. D’autres communes du canton de Pierrefort prirent le même chemin (Cézens, Brezons, Narnhac). Au total ce canton envoya près d’une centaine de recrues. » précise Eugène Martres. La réaction allemande ne se fait pas attendre et dès le 16 mai était en application une interdiction rigoureuse de la circulation automobile de 21 heures à 5 heures. Le 1er juin, le général von Brodowski réclamait des troupes "pour attaquer cette mobilisation en préparation" et le 8 juin il ordonnait : "La circulation des véhicules est interdite dès maintenant. A partir du 9 juin à 15 h il sera tiré sans avertissement sur tout véhicule qui se trouvera sur une route de campagne".
Les instituteurs de Saint-Martin-sous-Vigouroux, le couple Henri Braut et Mathilde Desprat, témoignent le 24 novembre 1944 : « Le 9 juin 1944, à 21 heures 30, sur la route nationale n°590, au point kilométrique 47.550, Riveyrol Joseph, domicilié à Ladascols, était tué par les Allemands en embuscade. Voici les faits : un convoi de 9 camions allemands se dirigeait ce jour-là vers Pierrefort, venant de Raulhac. Joseph Riveirol qui travaillait dans un bois au bord de la route vit passer 7 voitures ennemies alors qu’au même moment 2 voitures du maquis arrivaient par le chemin de Thérondels (Aveyron) vers Billiez, point de jonction des deux routes, la rencontre était inévitable. Joseph Riveirol alerta en criant, les soldats du maquis du danger qu’ils couraient. Au même instant, deux voitures allemandes en retard sur le convoi de tête débouchèrent derrière lui. Il prit la fuite sur la route nationale. Mais le dernier camion du convoi de tête, qui avait vu venir le maquis, s’était arrêté et ses occupants s’étaient mis en embuscade. Riveirol arriva sur eux en courant. Il reçut trois coups de fusil au ventre. Comme il continuait sa course, il fut abattu dans un tournant, à bout portant, d’un coup de pistolet qui lui fracassa le crâne. Son corps fut retrouvé le lendemain matin à l’aube par des voisins qui le cherchaient. (...) A noter que les soldats du maquis au nombre de douze engagèrent le combat contre les Allemands, qui étaient une soixantaine environ. Le maquis ne décrocha qu’après avoir épuisé toutes ses munitions et aucun d’entre eux ne fut tué ou blessé. Un soldat allemand fut grièvement blessé. »
Joseph Riveirol avait 31 ans. La mention "Mort pour la France" est portée sur son acte de décès
Le nom de Joseph Riveirol est inscrit sur les monuments aux Morts des communes de Pierrefort et Saint-Martin-sous-Vigouroux. Il figure également sur le Monument aux Morts de la Résistance à Saint-Flour (Cantal) et sur la stèle commémorative de Billiez entre Pierrefort et Saint-Martin-sous-Vigouroux.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article216836, notice RIVEIROL Joseph, Félix par Patrick Bec, version mise en ligne le 17 juin 2019, dernière modification le 22 février 2022.

Par Patrick Bec

SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 393466, dossier victime civile pour Joseph Riveirol (nc). — Eugène Martres, Le Cantal de 1939 à 1945 - Les troupes allemandes à travers le Massif Central, Cournon, De Borée 1993 .— Favier, Lieux de mémoire et monuments du souvenir, Albédia, Aurillac 2007 . — "Les Allemands dans la région de Saint-Flour (Mai - août 1944)", Témoignages des Instituteurs et des Institutrices collectés par M. Louis Bac, édition établie par Jean Favier avec l’aide des Archives Municipales de Saint-Flour (M. Gilles Albaret, directeur et Mme Lydia Lucchi), éditions de l’Association du Musée de la Résistance d’Anterrieux, janvier 2017 .— État civil (AD 15) .— MémorialGenWeb .— état-civil Saint-Martin-sous-Vigouroux.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable