ASCHER Salomon

Fils d’Edouard Ascher et de Fana Spizova, Salomon Ascher arriva en France le 29 juillet 1926. Il avait quatre sœurs et un frère immigrés aux États-Unis ; un frère et une sœur vivaient encore en Tchécoslovaquie avant 1939. Seul un frère, Emile (né en 1906), imprimeur, vivait en France.
Ascher vécut d’abord dans le Loiret (Langlé Chalette puis Montargis), puis à Paris de 1928 à 1931, à Becon-les-bruyère, jusqu’en 1932 pour revenir à Paris. Ascher épousa Anna Cisinsky à Paris (XIIIe arr.) le 12 octobre 1935. Le couple eut une fille, Monique, née en 1937.
Ascher, qui avait suivi sa scolarité jusqu’à 14 ans, commença à travailler comme compositeur typographe à Paris en 1928. Il fut employé chez Rouffé (VIIIe arr.) de 1930 à 1935, puis il alterna les périodes de travail et de chômage. Il travailla pour l’Imprimerie municipale de Paris entre 1935 et 1939, Lantos frères et Masson en 1937, l’imprimerie JEP (IXe arr.) en 1938 et Continental Daily Telegraph (IIe arr.).
En 1938, Ascher demanda sa naturalisation et celle de son épouse, demande qui fut rejetée. Le 13 janvier 1940 il fut incorporé au 1er régiment tchécoslovaque à Adge, et a combattu au nord. Il fut démobilisé le 10 août 1940. Son frère Emile Ascher a également été mobilisé.
Victime des lois antisémites, Ascher fut interné à Pithiviers le 14 mai 1941. Il fut déporté le 26 juin 1942 pour Auschwitz, puis Mauthausen. Il fut libéré par l’armée américaine le 6 mai 1945 à Ebensee et rapatrié le 25 mai. Son frère Emile a été déporté dans le même convoi que Salomon et disparut à Auschwitz en 1942. Anna Ascher et leur fille Monique échappèrent à une arrestation en 1942 : Anna Ascher entra alors dans les FTP et Monique fut secourue par Henriette et Maurice Fagnot à Chaumont (Cher) – le couple fut reconnu comme Justes parmi les nations.
Ascher et son épouse obtinrent la nationalité française en 1947. Ascher fut embauché comme linotypiste pour l’Imprimerie du Journal Officiel en novembre 1945. En mars 1951, il fut employé à la Société Nouvelle d’Impression et d’Edition, 32 rue de Ménilmontant à Paris (XXe arr.).
Ascher était également très engagé dans la communauté franco-hongroise. En 1951, il participa au lancement de la revue Honfitars : le compatriote avec Vojseck Turpinsky. En 1958, il était trésorier de l’Association française des anciens combattants volontaires et résistants d’origine hongroise.
Ascher fut arrêté le 4 janvier 1951 pour avoir manifesté à Paris contre la venue du général Eisenhower.