DESHUIS Émile, François, Albert

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 10 octobre 1889 à Valenciennes (Nord), mort le 10 juin 1950 à Pradines (Lot) ; ajusteur ; maire adjoint communiste de Colombes (Seine, Hauts-de-Seine) ; combattant des Brigades internationales.

Fils d’un menuisier, Émile Deshuis, membre du Parti communiste depuis 1929, fut élu conseiller municipal de Colombes (Seine) le 12 mai 1935 sur la liste « antifasciste » dirigée par Élie Bruneau. En 1936, il assurait le secrétariat de la section locale des Amis de l’URSS et collaborait régulièrement au journal La Voix populaire.

Deshuis partit combattre en Espagne le 13 octobre 1936, comme lieutenant pilote d’aviation dans l’escadrille Espana. puis dans l’escadrille Malraux. Il pilota le premier bombardier Potz 540, identifié E, crashé le 30 septembre 1936 à l’ouest de Madrid. Selon des témoignages recueillis par André Marty, une grande partie de sa solde était versée au Parti communiste. Son avion ayant été abattu au cours d’un raid, il séjourna à Albacète pour être soigné de blessures légères. De retour à Madrid, il effectua des missions de bombardement mais rapidement son escadrille fut dissoute faute d’avions en févier 1937 ; il quitta Valence pour la France en février 1937. Les Force aériennes de la République espagnole lui avait attribué le grade de lieutenant.

À son retour, il travailla comme ajusteur dans l’aviation et eut des activités syndicales, d’abord chez Latécoère à Neuilly-sur-Seine puis aux Avions Marcel Bloch à Courbevoie.

La préfecture de la Seine le déchut de son mandat de conseiller municipal en février 1940. Interné administrativement le 5 octobre 1940, il séjourna au camp d’Aincourt (Seine-et-Oise), à la prison de la Santé et au camp de Voves (Eure-et-Loir), à partir du 5 janvier 1942, d’où il s’évada le 19 juillet 1942. Il fit partie de l’appareil clandestin du Parti communiste en Charente-Inférieure jusqu’au 26 août 1942. Il se réfugia ensuite à Montigny-Lencoup (Seine-et-Marne), y vécut et y travailla sous une fausse identité.

Le Comité local de Libération et la préfecture de la Seine le désignèrent le 4 septembre 1944 au conseil municipal provisoire de Colombes. Cinquième adjoint, il devint quatrième adjoint à la suite des élections du 13 mai 1945. La victoire d’une majorité de droite aux élections municipales du 19 octobre 1947 ne lui permit de conserver qu’un poste de conseiller municipal élu à la proportionnelle. Deshuis conserva ce siège jusqu’à sa mort survenue brusquement dans le Lot. Il fut enterré à Colombes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article22474, notice DESHUIS Émile, François, Albert par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 10 avril 2022.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Dép. Seine, DM3. — Arch. André Marty*, E VIII. — Arch. AVER. — La Voix populaire, 22 mai 1936. — Renseignements fournis par la mairie de Valenciennes le 27 novembre 1980. — Témoignage de son fils et d’anciens militants de Colombes recueillis par Louis Bonnel. — Notes de Sylvain Braustein.

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