PARCHET François, Léon

Par Michel Germain, Dominique Tantin

Né le 27 août 1907 à Sixt-Fer-à-Cheval (Haute-Savoie), exécuté sommairement le 28 janvier 1944 à Saint-Jeoire-en-Faucigny (Haute-Savoie) ; ouvrier minotier ; résistant dans les FTPF.

François Léon (prénom d’usage, semble-t-il) Parchet était le fils de Guillaume et de son épouse Marie Elise Deront. Il habitait le hameau de Pouilly (Saint-Jeoire-en-Faucigny). Le 29 juillet 1933, à Saint-Jeoire-en-Faucigny, il épousa Marie-Louise Cornier. Ouvrier minotier de profession, il entra dans la Résistance et devient membre de la compagnie des Francs-tireurs et partisans 93-05.
Le vendredi 28 janvier 1944, une voiture de l’A.S. avec à son bord Marcel Clavel, Robert Desbiolles et Alphonse Pasquier força un barrage allemand situé à l’entrée du village de Pouilly, installé là à la suite de l’enlèvement d’un douanier allemand. Un soldat fut tué. Blessés, les trois occupants maquisards tentèrent de s’échapper. Les Allemands demandèrent du renfort à Annemasse et, vers 23 heures 30, cernèrent le village de Pouilly. Ils ouvrirent le feu contre les façades des maisons et firent sortir les gens. Les femmes et les enfants furent poussés vers le bas du hameau. Les projecteurs éclairaient la scène a giorno.
Pierre Cornier* fut tué. François Léon Parchet fut sorti violemment de sa maison. Sa femme venant d’accoucher, la maison était complète et il avait décidé de coucher à l’étable. Il avait gardé sa veste en cuir. Celle-ci, plus le fait qu’il ait été débusqué dans l’étable, le firent prendre pour un terroriste. Torturé, François Léon Parchet cria très fort et les villageois purent entendre ses cris de douleurs. Il mourut probablement achevé par une rafale de pistolet-mitrailleur dans l’allée qui sépare les maisons Girod et Pasquier, (décès constaté à 6 heures du matin, acte de décès Saint-Jeoire 8/1943).
Pendant ce temps, Jean Carrier*, grimpé sur le toit de sa maison tira sur les soldats allemands avant de succomber sous le nombre. Découvrant Robert Desbiolles*, blessé, les Allemands l’achèvèrent. Emile Salomon* trouva la mort devant sa maison. Clément Pasquier* ; dont le fils Alphonse* était en train d’agoniser dans le bois du Turchon fut abattu à son tour. Jean Girod* fut tué devant sa maison. Alfred Mischler* fut exécuté chez lui. Eustache Benedente*, dit Napoli, fut tué devant chez lui. Ferdinand Chamot* fut le dernier abattu.
Le drame de Pouilly fit 11 victimes tandis que les nazis incendiaient 9 maisons à la grenade incendiaire. (Mémorial de l’oppression 3808 W 1500).
Une stèle érigée sur le côté de la route qui, de Saint-Jeoire monte au hameau, rappelle le drame de ce village martyr. Comme toutes les victimes de ce drame, François Léon Parchet fut reconnu « Mort pour la France » le 9 octobre 1945 (dossier n° 74215) et homologué FFI. Il figure (avec comme seul prénom Léon, comme sur la stèle) sur le monument aux morts de Saint-Jeoire-en-Faucigny.


Voir Saint-Jeoire-en-Faucigny (Haute-Savoie), hameau de Pouilly, 28 janvier 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article226910, notice PARCHET François, Léon par Michel Germain, Dominique Tantin , version mise en ligne le 30 avril 2020, dernière modification le 1er mai 2020.

Par Michel Germain, Dominique Tantin

SOURCES : Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 457506.

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