DOMENECH Jean [Hérault]

Le père de Jean Domenech, cordonnier, dut quitter l’Espagne en 1909 à cause de ses idées politiques révolutionnaires et il vint s’installer aux portes de Béziers (Hérault) à Boujan-sur-Libron avec toute sa famille. Jean qui avait quatre ans alors, Marc* et François qui sera maire de Boujan à partir de 1971, réélu en 1977. Domenech adhéra aux Jeunesses communistes en 1922 et au Parti communiste en 1927 à son retour du service militaire durant lequel il milita au sein d’une cellule de JC à la caserne de Béziers. Bientôt membre du comité régional du Parti communiste et secrétaire du rayon de Béziers, il fut candidat du PC lors des élections législatives de 1932 dans la circonscription de Lodève, particulièrement difficile pour le Parti communiste. Il n’obtint que 169 voix sur 11 174 suffrages exprimés. Il fut également candidat aux élections cantonales en mai 1933 et octobre 1934 dans le premier canton de Béziers. De 1935 à la guerre, il fut membre du bureau régional du Parti communiste.
Mais l’essentiel de l’activité de Jean Domenech était consacré au syndicalisme. Responsable du syndicat des ouvriers agricoles de Boujan, membre de la commission exécutive de la 10e région unitaire, il devint, en 1935, secrétaire de la Chambre syndicale unifiée des ouvriers agricoles du Midi qui regroupait les syndicats autonomes, confédérés et unitaires. Lors de la réunification syndicale de la fin de 1935, il fut élu secrétaire de la 14e région fédérale des syndicats d’ouvriers agricoles, puis membre de la commission exécutive de la nouvelle UD-CGT. Fin janvier 1936, et pour trois mois, la CA de l’UD le nomma secrétaire adjoint permanent. À l’expiration de ce mandat provisoire, Jean Domenech fut reconduit dans ce poste. Lors des grèves de mai-juillet 1936, il déploya une activité si importante dans tout le département que la question du renouvellement périodique de son mandat ne se posa plus. En mars 1936, il fut délégué au congrès de la CGT tenu à Toulouse. En juillet 1936, il occupait également le poste de trésorier départemental du Secours populaire français. À partir du congrès départemental de la CGT de novembre 1936, Jean Domenech siégea au Comité confédéral national de la CGT comme secrétaire de l’UD de l’Hérault, le secrétaire général de cette organisation, Célestin Nicolas*, faisant partie du CCN comme secrétaire de la Fédération du Tonneau. Jean Domenech demeura secrétaire de l’UD jusqu’à la guerre.
En septembre 1939, il fut mobilisé et fut fait prisonnier en mai 1940. Il ne rentra d’Allemagne qu’en juillet 1945, lorsque l’UD-CGT avait déjà nommé son secrétaire général. À son retour, Jean Domenech fut coopté comme secrétaire adjoint de l’UD. Il devint ensuite secrétaire fédéral des ouvriers agricoles de l’Hérault à partir de l’élection de l’Assemblée constituante, en octobre 1945, du secrétaire en titre Antonin Gros*. Il occupa ces postes jusqu’en 1972, payant de sa personne lors des grèves d’ouvriers agricoles, notamment en 1947-1948 et 1952. Il fut également, durant cette période, membre du bureau puis du comité de la fédération communiste de l’Hérault. De 1972 à sa mort, il eut des responsabilités au sein de l’UD-CGT de l’Hérault.