PETITDEMANGE Albert Joseph [alias Rochet Albert] [Dictionnaire des anarchistes].

Par Françoise Fontanelli Morel

Né le 18 avril 1883 à Épinal (Vosges)-mort le 27 mai 1971 à Paris (XIIIème arrt) ; mécanicien, anarchiste individualiste.

Lorsque la police signala sa présence à Marseille en mai 1913, Albert Petitdemange arrivait de Lyon où il aurait été en relation avec le « bandit » Bonnot. À partir de cette date, il participa aux réunions des milieux individualistes marseillais. Dès son arrivée dans la cité phocéenne, il fit une causerie au groupe se réunissant au 48, rue Tapis-Vert. Il vivait alors au 57 rue d’Aubagne, où il s’inscrivit sous un faux nom et travaillait dans un atelier de mécanique du boulevard des Dames. À la mi-mai il participa à une causerie de Charles Hotz pour le Groupe d’Études Sociales ayant pour objet « Les intellectuels et le peuple ». La police locale prit immédiatement ses renseignements auprès son homologue lyonnaise qui lui fit parvenir les renseignements suivants : « Albert Petitdemange fils de feu Julien et de feue Marie Rosalie Fougerolles, célibataire. En juin 1901, il s’engagea pour cinq ans dans les équipages de la Flotte à Cherbourg. À sa libération en 1906, il aurait résidé à Paris et se serait ensuite installé à Lyon en mars 1911. À Lyon, il travailla dans différents ateliers de mécanique et notamment chez Berliet, le constructeur automobile, du 10 mai au 17 juin 1911. Il demeurait au 99 avenue de Saxe où il était connu sous le nom d’Albert Rochet. Bien que l’on ne sache pas à quel moment il fit la connaissance de Bonnot, en mai 1911, il fut l’associé de ce dernier dans l’exploitation d’un atelier de réparation de cycles du 3 bis route de Vienne. Le matériel de l’atelier aurait été en provenance de vols perpétrés par Bonnot et ses complices au rang desquels Petitdemange compta ». La police précisa que bien que ne fréquentant pas les cercles libertaires lyonnais Petitdemange professait des opinions nettement anarchistes. Les renseignements recueillis chez les divers patrons de Petitdemange étaient très bons du point de vue de la probité mais pourtant la police lyonnaise décida de ne pas en tenir compte. Estimant que les récents événements prouvaient que Petitdemange jouait un rôle et qu’il était en réalité un anarchiste très dangereux, « capable de tous les méfaits ». En effet, il avait fait l’objet de trois condamnations : le 29 septembre 1909, le tribunal de la Seine le condamna à 100 francs d’amende pour infraction à la police des chemins de fer ; le 23 juillet 1910, le tribunal de Chalon-sur-Saône à 15 jours de prison par défaut pour le même motif et le 10 mai 1912, la Cour d’assise du Rhône le condamna pour complicité de vol qualifié et pour recel dans l’affaire Bonnot. Les services de la Sûreté lyonnaise demandèrent d’ailleurs son inscription à l’État vert des anarchistes nomades. Le 24 juin 1916, il épousa Juliette Marguerite Cavagnat à Saint-Pierre d’Allèves (Haute-Savoie).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article228631, notice PETITDEMANGE Albert Joseph [alias Rochet Albert] [Dictionnaire des anarchistes]. par Françoise Fontanelli Morel, version mise en ligne le 1er juin 2020, dernière modification le 24 juillet 2020.

Par Françoise Fontanelli Morel

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M 2422 rapport n° 2316 du 14 mai 1913.

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