DUBUS Arthur, Donat

Par Yves Le Maner

Né le 29 avril 1880 à Courcelles-lès-Lens (Pas-de-Calais), mort le 14 juin 1965 à Billy-Montigny (Pas-de-Calais) ; oncle d’Aurore Thorez ; ouvrier mineur ; syndicaliste et militant communiste ; secrétaire général de la fédération communiste du Pas-de-Calais en 1922 ; membre du comité directeur du PC (fraction Renoult) en 1923.

Arthur Dubus en 1943, à Fanlac (Dordogne)
Arthur Dubus en 1943, à Fanlac (Dordogne)
Communiqué par Monsieur Dubus-Porcq, 2012.

Arthuu Dubus était fils de Louis-Joseph Dubus, bourrelier, âgé de trente-trois ans et de Marie, Florentine Facq, trente-et-un ans, ménagère.

Syndiqué à la mine à l’âge de treize ans, Arthur Dubus adhéra au Parti socialiste SFIO peu après sa création. Lors de la reconstitution du groupement au lendemain de la Première Guerre mondiale, il entra à la commission administrative du syndicat des mineurs CGT du Pas-de-Calais et, lors du congrès réuni à Béthune pendant la grande grève de 1919, il se rangea parmi les « jusquauboutistes ». Membre du Comité de la IIIe Internationale formé dans la région de Nœux-les-Mines en 1920, il fit partie du noyau des fondateurs du Parti communiste dans le Pas-de-Calais en janvier 1921. Il fut, sans grand écho, l’un des plus ardents défenseurs de l’adhésion à la IIIe Internationale au cours du congrès du syndicat des mineurs réuni le 13 février 1921 à Lens pour débattre de cette question. Il était alors secrétaire de la section communiste d’Allouagne et secrétaire provisoire du CSR du Pas-de-Calais. L’année suivante il fonda les premières sections CGTU de mineurs de la concession de Marles. Pendant une année (1922-1923), succédant à Basly, Arthur Dubus occupa les fonctions de secrétaire général de la fédération communiste du Pas-de-Calais qui comptait alors une centaine de sections pour un total d’environ six mille adhérents et était surtout implantée dans le bassin minier autour de Béthune et de Lens ; ce fut son neveu par alliance, Maurice Thorez, qui le remplaça. Dubus devait par la suite se contenter d’un rôle de responsable à la base : il dirigea jusqu’en 1939 la cellule d’Auchel-Marles qui à son apogée regroupa plus de quatre cents membres, pour la plupart mineurs ; cette cellule était rattachée au rayon (puis sous-rayon) de Béthune (voir Paul Carron*).

Élu délégué mineur unitaire de la fosse n° 3 des mines de Marles en 1929, Arthur Dubus conserva ce mandat jusqu’à sa retraite malgré les multiples procédures judiciaires dont il fut l’objet en raison de sa forte combativité. Suspendu de ses fonctions pour trois mois par arrêté préfectoral en 1930 pour « propagande révolutionnaire au fond de la mine », il subira plusieurs licenciements temporaires par la suite et une condamnation à 100 F d’amende en 1931, peine infligée par le tribunal de Béthune pour « outrage à fonctionnaire », en l’occurrence un percepteur.

Pendant l’entre-deux-guerres, Arthur Dubus représenta le PC à de multiples consultations électorales sans parvenir à obtenir le moindre mandat : candidat malheureux aux municipales à Allouagne puis à Auchel, il échoua lors des cantonales de 1922 (pour le conseil général) et de 1931 (conseil d’arrondissement et conseil général) dans le canton de Norrent-Fontes. Ayant à lutter dans les bastions tenus par les militants socialistes dirigeants du syndicat confédéré des mineurs, il fut nettement devancé par les candidats du Parti SFIO lors des législatives de 1924 pour lesquelles il figurait sur la liste du Bloc ouvrier et paysan dans la 1re circonscription du Pas-de-Calais et lors de la consultation de mai 1932 pour laquelle il se présentait dans la 1re circonscription de Béthune. Son maintien au second tour empêcha l’élection du socialiste Tellier.

Arthur Dubus rompit avec le PC lors de la signature du Pacte germano-soviétique (septembre 1939). Il était à Fanlac (Dordogne) en 1943. Il devait le réintégrer à la Libération malgré les réticences de militants comme Auguste Lecœur, la direction fédérale du PC ayant accepté de lui délivrer une carte en raison du rôle qu’il avait joué au sein du syndicat clandestin des mineurs. Il devint patron de bistrot à Auchel.

Il était marié avec Clémence Gay, mais l’acte de naissance n’en porte pas trace. Elle mourut à Auchel le 6 novembre 1948 à soixante-et-un ans. Son faire-part annonçait "membre de la Société de Libre-pensée "Les droits de l’Homme". Ses obsèques civiles eurent lieu à Auchel.

Il était père de deux fils : Marceau et Kléber (26 avril 1911 à Hachies, Belgique, mort le 24 mars 1994 à Vilmleneuve-d’Ascq.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23113, notice DUBUS Arthur, Donat par Yves Le Maner, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 3 avril 2017.

Par Yves Le Maner

Arthur Dubus en 1943, à Fanlac (Dordogne)
Arthur Dubus en 1943, à Fanlac (Dordogne)
Communiqué par Monsieur Dubus-Porcq, 2012.
Dubus dans son pigeonnier, derriere le bistrot
Dubus dans son pigeonnier, derriere le bistrot
Dubus et sa femme devant le bistrot d'Auchel
Dubus et sa femme devant le bistrot d’Auchel

SOURCES : Arch. Dép. Pas-de-Calais, M 176, M 179, M 2373, M 5221 et M 5304. — Le Communiste du Pas-de-Calais, 27 février 1921. — J.-M. Lemaire, mémoire de maîtrise, op. cit. — A. Lecœur, Le Partisan. — Notice DBMOF. — État civil. — Notes de Claude Pennetier. — Renseignements communiqués par son petit-fils.

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