DUMON René

Par Justinien Raymond

Né le 24 janvier 1905 à Paris ; militant socialiste du Nord, de la Seine-et-Oise et de la Seine.

René Dumon naquit à Paris. Une solide instruction primaire, l’apprentissage d’un métier, l’observation et la réflexion lui permirent de dénoncer dans une publication « les fautes de l’organisation de l’apprentissage. » Ouvrier mécanicien dans les chemins de fer, il adhéra en 1920, il avait quinze ans, à la CGT et fut toujours un syndicaliste.

En 1919 déjà, il avait adhéré au Parti socialiste SFIO et c’est dans l’action politique qu’il se lança avec le plus de fougue. Il fut d’abord secrétaire du 20e groupe des « Jeunesses socialistes » de la Fédération de la Seine puis secrétaire de la section de Douai (Nord). En 1928, il devint secrétaire de la Fédération nationale des Jeunesses socialistes qui groupait alors une dizaine de milliers d’adhérents. D’accord en cela avec le Parti socialiste, René Dumon vit d’abord dans les « Jeunesses » un organisme de loisirs et d’éducation, une pépinière de militants sans autonomie politique. Sa conception évolua dans le feu de l’action, dans les batailles antifascistes, dans l’action commune avec les « Jeunesses communistes », sous la pression des faits et de certains de ses mandants. Il demanda une modification des statuts pour assurer aux JS une plus grande autonomie, une certaine liberté d’action. Dans le n° 109 d’octobre 1934 du Cri des Jeunes, organe national qu’il dirigeait, René Dumon avança ces idées et conclut : « Nous voulons la convocation des États généraux de la Jeunesse : cela veut dire que nous devons non seulement nous adresser aux Jeunesses communistes mais aussi aux Jeunesses laïques et républicaines et à la Jeunesse ouvrière chrétienne. Nous voulons élargir notre forme de lutte pour entraîner la jeunesse sur une plateforme revendicative et antifasciste. Nos statuts actuels et le conflit né de ceux-ci, font que ce ne sont pas nos « Jeunesses qui feront cette proposition mais d’autres organisations et, comme toujours, nous serons... les derniers ! »

À la fin de 1934, les débats entre Raymond Guyot des JC et René Dumon des JS ayant renforcé l’unité d’action, ce dernier déclara que la prochaine étape devait être « la charte économique, politique et sociale de la jeunesse ouvrière, paysanne et intellectuelle de notre pays ». (Le Cri des Jeunes, 2 décembre 1934). Le Parti socialiste n’approuvait pas cette orientation et R. Dumon fut remplacé par Bernard Chochoy* à la tête des « Jeunesses socialistes ».

Aux élections législatives de 1932, R. Dumon fut le candidat du Parti socialiste dans la 3e circ. de Versailles. Il avait pour adversaire communiste l’ouvrier métallurgiste Pierre Dadot qui lui porta parfois une vive contradiction. Dumon n’affronta que le 1er tour de scrutin : il obtint 2 462 voix sur 24 405 inscrits, devant Dadot (2 380), Lefort, socialiste-communiste (641), Pasdeloup (157), mais distancé par Adam, candidat de droite (8 456), Chatenet, radical (4 142), Nicolitis, radical-socialiste (2 959), qui se retira, comme Dumon lui-même. Le radical Chatenet, l’emporta au ballottage.

Employé, permanent, René Dumon, responsable à la propagande nationale du Parti socialiste, fit partie de la liste socialiste SFIO dans le 6e secteur de la Seine, aux élections générales du 10 novembre 1946. Il était alors le dirigeant du Parti socialiste SFIO à Montreuil-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis). Le Comité directeur du 15 janvier 1947 le délégua aux Groupes socialistes d’entreprise. À ce titre, il entreprit aussitôt une tournée dans le Tarn, l’Hérault, l’Aude, l’Aveyron puis dans le Pas-de-Calais et la Meurthe-et-Moselle.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23318, notice DUMON René par Justinien Raymond, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 3 mai 2023.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Arch. Nat. F7/13083. — Arch. Dép. Nord, M 154/179. — Arch. Dép. Seine-et-Oise, 2 M 30, 31, 32, 33, 34. — J.-F. Gelly, Recherches sur les problèmes de l’unité organique du PCF et de la SFIO du pacte du 25 juillet 1934 à la fin de l’année 1937, mémoire de maîtrise, 1973-1974. Paris I. — J. Rabaut, Tout est possible, op. cit. (pp. 129-130). — Notes de G. Morin.

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