DURRANDE Maurice [DURRANDE Joseph, Pierre, Michel, Maurice]

Par Madeleine Singer

Né le 22 septembre 1905 à Cerbère (Pyrénées-Orientales), mort le 17 mai 1995 à Paris (XVe) ; inspecteur général ; représentant du Syndicat général de l’éducation nationale (SGEN) dans la Commission administrative paritaire nationale des agrégés (CAPN) de 1948 à 1958.

Aîné des deux fils de Joseph Durrande, transitaire à Cerbère, Maurice Durrande fit ses études à Perpignan, puis au lycée Saint-Louis à Paris et entra en 1927 à l’École normale supérieure : reçu en même temps à Polytechnique, il avait opté pour l’enseignement. Admis à l’agrégation de mathématiques en 1930, il épousa alors Pauline Noulin qu’il avait connue sur les bancs de la Sorbonne ; ils eurent quatre enfants. Après une année de service militaire (1930-1931) comme sous-lieutenant dans la DCA, M. Durrande enseigna aux lycées de Chaumont, de Caen, de Dijon où, après avoir été mobilisé dans la DCA, il fut promu en 1940 en mathématiques supérieures, puis en 1947 en mathématiques spéciales. Il acheva sa carrière de professeur en 1958 au lycée Saint-Louis où il exerçait depuis 1951 en mathématiques spéciales.

Ayant adhéré au SGEN dès la Libération, il fit acte de candidature sur les listes du Syndicat lors des premières élections aux CAPN en 1948. Élu suppléant de G. Cagnac, il allait siéger pendant dix ans. Or dans les CAPN, la charge de suppléant est presque aussi lourde que celle de titulaire. Si ce dernier assiste seul aux séances consacrées aux promotions, suppléant et titulaire participent tous deux aux nombreuses commissions (une par spécialité) qu’exige le mouvement du personnel. Ces commissions qui durent plusieurs jours tant en mai-juin qu’en août, demandent toute une correspondance avec les enseignants dont on défend les intérêts. Réélu suppléant en mai 1955, Durrande devint peu après titulaire, lorsqu’en octobre G. Cagnac fut nommé Inspecteur d’Académie. Bien que devenu en 1957 président de l’Union des professeurs de Spéciales, Maurice Durrande continua à assumer cette charge d’élu jusqu’à ce qu’en 1958, il fût nommé Inspecteur général de l’Enseignement technique dont il défendit la cause avec tant de conviction. Il cessa également de siéger alors au Comité national du SGEN où il avait été élu en 1955.

Inspecteur général, il présida de 1958 à 1975 le jury du concours d’entrée à l’École centrale des arts et manufactures et à l’École centrale de Lyon, le jury de sortie de l’École polytechnique féminine dont il était membre du conseil de perfectionnement ; il présida aussi de 1972 à 1975, le jury du Capes masculin de mathématiques. Il dirigea une collection d’ouvrages scientifiques pour l’enseignement classique et l’enseignement technique, collection fort appréciée par les usagers pour sa précision et sa clarté. La bienveillance dont il faisait preuve envers les professeurs qu’il inspectait, la façon discrète dont il venait au secours de tel maître en dérive, de même que son dévouement à l’égard des enseignants qui avaient sollicité son appui dans les CAPN, tout cela s’enracinait dans ses convictions religieuses. Mais il n’abordait jamais le sujet avec ses collègues et ne manifestait sa croyance que par son souci du prochain, la qualité de son accueil envers tous ses interlocuteurs, si modestes fussent-ils. Il était officier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre national du Mérite, commandeur des Palmes académiques, titulaire de la Médaille d’or de l’Enseignement technique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23516, notice DURRANDE Maurice [DURRANDE Joseph, Pierre, Michel, Maurice] par Madeleine Singer, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 7 août 2021.

Par Madeleine Singer

SOURCES : École et Éducation (1948-1955). — Syndicalisme universitaire (1955-1958). — Notice sur M. Durrande, rédigée par Émile Ostenc, annuaire de l’ENS, 1995. — Lettre de Mme Durrande à M. Singer, 22 août 1995 (arch. privées)

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