DURUP Gustave, Ernest

Par Jacques Girault

Né 10 mai 1900 à Paris (XIVe arr.), mort 17 novembre 1985 à Paris (XIVe arr.) ; instituteur puis enseignant au Collège de France ; syndicaliste de la FGE-CGT ; résistant.

Gustave Durup était le fils de Gustave, Jules Durup, gardien de la paix d’opinions radicales, et d’Ernestine Joussot, sans profession, qui le firent baptiser et recevoir un instruction initiatique catholiques. Élève de l’école primaire supérieure Chaptal, il entra à l’École normale d’instituteurs de la rue d’Auteuil à Paris (promotion 1916-1919). Il exerça pendant une année comme instituteur puis partit au service militaire dans l’infanterie (1920-1923) comme engagé volontaire.

Il retrouva un poste d’instituteur dans les écoles de garçons de la rue Saint-Charles (1923-1924), de la place Jeanne d’Arc (1925-1928) puis de la rue Rollin (1928-1929) et était membre du Syndicat affilié à la Fédération unitaire de l’enseignement. En congé de l’enseignement pendant quatre ans, il prépara et obtint une licence ès sciences (physique, chimie, biologie) et un diplôme de la 3e section de l’École pratique des hautes études où il était élève titulaire. Il devint assistant du professeur Henri Piéron au Collège de France en 1931. En 1935, il fut un des premiers chercheurs en France à réaliser des mesures électroencéphalographiques avec Alfred Fessard dans le laboratoire de Piéron.

Gustave Durup, alors membre du Syndicat de l’enseignement supérieur affilié à la Fédération générale de l’enseignement-CGT, militait dans le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes. et était hostile au pacte signé par Laval avec l’URSS.

Après avoir été mobilisé comme officier de réserve, lorsque le gouvernement se replia à Bordeaux, il participa aux recherches du centre médico-physiologique de l’Armée de l’Air de Mérignac dirigé par Piéron, avec Afred Fessard, René Louvier, et au laboratoire de biométrie de Viroflay, avec mesdemoiselles Weinberg et Cassin. Au début des années 1940, il réalisa avec Piéron un exposé et une démonstration sur le thème du "conflit perceptif, distance et dimension", à la Société de Psychologie.

Gustave Durup participa à la Résistance d’octobre 1943 à août 1944 (RIF) et fut actif dans le Front national universitaire. Il fournissait notamment des produits chimiques, notamment de l’acide sulfurique, de son laboratoire à un groupe de résistants étrangers pour fabriquer des explosifs. Il entretenait des rapports étroits avec les policiers résistants.

À la Libération, il participa à la reconstitution du Syndicat national de l’enseignement supérieur aux côtés de [Louis Barrabé-15547]. Il devint sous-directeur du laboratoire de physiologie des sensations au Collège de France en 1947. Il encadrait des travaux pratiques de psychophysiologie. Il se livrait personnellement à des travaux de physiologie des sensations et de psychologie expérimentale. Il interrompit ses recherches pour une thèse de doctorat sur la vision, à la suite d’un désaccord sur la conception d’un appareil que devait construire la société Jobin et Yvon. Il prit sa retraite comme maître-assistant en mai 1965.

Toujours membre actif de la Ligue des droits de l’Homme à laquelle il avait adhéré en 1921, il faisait partie de l’Union rationaliste. Politiquement, après 1945, compagnon de route des communistes, il apportait son soutien à l’URSS. En raison de sa grande érudition, une radio lui demandait ponctuellement de répondre à n’importe quelle question, sous le sobriquet de Mic de la Pirandole.

Gustave Durup se maria civilement le 5 mars 1957 avec Emilie Russmann, née en 1895 à Lwow (Pologne), décédée en 1988, fille de commerçants, polyglotte, bibliothécaire, écrivaine, poétesse, traductrice. Le couple eut trois enfants dont deux fils (voir Jean Durup) nés avant le mariage.

À la fin des années 1970, il donna au Centre des recherches d’Histoire des mouvements sociaux et du syndicalisme de l’Université de Paris I, des collections de journaux.

Gustave Durup avait fait don de son corps à la science.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article23523, notice DURUP Gustave, Ernest par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 30 octobre 2021.

Par Jacques Girault

ŒUVRE : co-direction de la réédition en 1973 du Vocabulaire de la psychologie d’Henri Piéron, Presses universitaires de France, réédité dans la collection « Quadrige » en 1994. — G. Durup, Manuel pratique de psychologie expérimentale, PUF, Bibliothèque scientifique internationale, 1974.

SOURCES : Arch. Nat. : F/17 28468. — Renseignements fournis par l’intéressé et par son fils. — Notes de Jean Gaël Barabara.

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