FAURE Jeannine [née OLIVE Jeannine, Marie, Louise]

Par Bernard Geay

Née le 17 octobre 1933 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), morte le 22 janvier 2022 à Rezé (Loire-Atlantique) ; employée de bureau puis secrétaire de direction et responsable commerciale ; militante CFTC puis CFDT, élue du personnel aux grands magasins Decré à Nantes, responsable locale de l’Asseco-CFDT, conseillère prud’homale de 1984 à 1994.

Jeannine Faure en 2016
Jeannine Faure en 2016

Fille de Lucien Olive (1908 - 1997), électricien automobile au garage Plassais puis aux Transports Grandjouan, à Nantes, et de Céline Rousse (1907 - 1994), femme de ménage chez les particuliers, Jeannine Olive eut deux frères décédés en bas âge. Elle demeura donc enfant unique dans une famille catholique mais sans pratique religieuse.

Elle fréquenta l’école privée Saint-Paul, à Rezé (Loire-Atlantique), jusqu’au certificat d’études primaires, puis le collège Notre-Dame où elle obtint le brevet élémentaire suivi du brevet professionnel d’employé de bureau. Dès quinze ans, elle participa aux activités de la Jeunesse ouvrière chrétienne féminine (JOCF). Elle termina sa scolarité à l’âge de dix-sept ans et entra chez Guillouard (fabrication d’objets domestiques en fer blanc) à Nantes, en 1950, comme dactylo. Elle y intégra ensuite le service « paye » mais un différend avec l’employeur, sur l’application de l’accord social d’entreprise, l’amena à quitter l’entreprise au bout de quatre années et à travailler pendant quelques mois aux transports Nord-Bretagne.

En janvier 1955, elle fut embauchée aux grands magasins Decré à Nantes comme secrétaire de Jean Decré, directeur du secteur Nouveauté (habillement et prêt-à-porter). Au XXe siècle, la famille Decré était le fleuron du patronat nantais. Elle se réclamait du catholicisme social et avait instauré, à partir de 1972, la présence de deux élus du Comité d’entreprise, dont Jeannine Faure au titre du collège Encadrement, au sein du Conseil d’administration.

Rapidement après son embauche, Jeannine Faure se syndiqua à la CFTC, déjà implantée chez Decré. Dès 1957, elle fut candidate aux élections du personnel dans le collège Agents de maîtrise, mais sans succès car la liste CGC arriva en tête. En octobre 1963, elle quitta son poste de secrétaire de direction pour être la responsable commerciale du magasin annexe que Decré venait d’ouvrir place du Pilori, sous l’enseigne « Maman-Bébé ».

Jeannine Faure et toute la section syndicale Decré furent favorables à l’évolution de la CFTC en CFDT en 1964. En 1965, elle se présenta aux élections professionnelles au titre de la CFDT et fut élue, à la fois déléguée du personnel et au Comité d’entreprise. En mai 1968, les vendeuses de chez Decré firent grève mais les personnels d’encadrement durent rester présents sur place pour « garder la maison » ; ce qui n’empêcha pas plusieurs d’entre eux, dont Jeannine Faure, de s’absenter pour participer aux manifestations.

En 1973, Jeannine Faure participa au Congrès confédéral de la CFDT qui se tint au parc de la Beaujoire à Nantes. C’est aussi l’année où elle fut affectée au poste de responsable des services administratifs chez Decré, qu’elle n’occupa qu’un an. Ensuite, elle reprit une fonction commerciale à la Nouveauté. Elle resta dans ce poste jusqu’en 1989, date de son départ dans le cadre d’un licenciement transactionnel. Mais, comme elle était alors élue conseillère prud’homale, il lui fallut attendre l’autorisation du Ministère du travail. Entre temps, Decré avait été racheté par les Nouvelles Galeries à l’été 1979.

En effet, élue, en décembre 1987, au titre de la CFDT, conseillère prudhommale dans la section Encadrement du Conseil de prud’hommes de Nantes, et succédant à Marguerite Aubry, elle fit deux mandats successifs dans cette instance, jusqu’en 1997, à l’issue desquels elle adhéra à la CFDT Retraités.

A partir de 1987, Jeannine Faure constitua la section nantaise de l’association de consommateurs Asseco-CFDT, initiée en 1981 par Georges Goubier. Elle put compter sur le soutien des permanents de l’Union locale CFDT de Nantes, Gilles Couvrand et Jean-Yves Morice. Gérard Aigroz, militant du syndicat Interco CFDT de Loire-Atlantique vint ensuite renforcer l’équipe. Au double titre de la CFDT et de l’Asseco, Jeannine Faure siégea, à partir de 1982, à la Commission départementale d’urbanisme commercial (CDUC) chargée de superviser les implantations de grandes surfaces. Dans les années 1960 et 1970, elle siégea également à la Commission des prix qui se tenait en préfecture. Sur le plan politique, elle adhéra au parti socialiste dans les années 1970 et y resta fidèle jusqu’à son décès survenu brutalement en janvier 2022.

Jeannine Olive s’est mariée le 7 mai 1955 à Rezé avec Jacques Faure, né le 26 août 1932 à La Rochelle (Charente-Inférieure, Charente Maritime), ouvrier électricien, adhérent CFDT et délégué du personnel, aux chantiers navals de Nantes. Le couple eut deux fils, Philippe (né en 1958) et Pascal (1961), quatre petites-filles et deux arrière-petits-enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article238148, notice FAURE Jeannine [née OLIVE Jeannine, Marie, Louise] par Bernard Geay, version mise en ligne le 9 février 2021, dernière modification le 23 juillet 2022.

Par Bernard Geay

Jeannine Faure en 2016
Jeannine Faure en 2016

SOURCES : Arch. UD CFDT de Loire-Atlantique, Centre d’Histoire du Travail, Nantes. — Entretien avec Jeannine Faure les 9 et 15 janvier 2021. — Sources familiales.

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