BÉVIAIRE Alice, épouse HEYMAN.

Par Jean Puissant

Gand (Gent, pr. Flandre orientale, arr. Gand), 30 janvier 1883 – 20 juillet 1954. Employée communale, militante des Femmes socialistes, dirigeante des Femmes prévoyantes socialistes, échevine à Ledeberg (aujourd’hui commune de Gand).

Alice Béviaire naît dans une famille bourgeoise. Après sa scolarité, elle devient employée communale à Gand. Elle adhère aux Femmes socialistes gantoises dès la fin de la guerre, le 20 novembre 1918.

En 1920, les femmes obtiennent le droit de vote aux élections communales. Alice Béviaire s’investit activement dans la campagne électorale communale de 1921, en diffusant notamment De vrouw en de gemeenteraad verkiezingen (La femme et les élections communales) à 53.000 exemplaires. Elle écrit dans le périodique Ontwikkeling en ontspanning. Elle ne peut se présenter à Gand où elle travaille. Elle est élue à Ledeberg, commune essentiellement ouvrière, et devient première échevine chargée des affaires sociales dans un collège socialiste homogène. Elle est réélue en 1926. Alice Béviaire est donc une des premières élues communales en Belgique (elles sont 196) et une des premières échevines (elles sont 13). Elle cherche à améliorer la situation des mères et des enfants et plaide pour la création de lavoirs publics, de bains et d’une piscine. Elle veut également réformer les hospices pour vieillards et créer plutôt un habitat individuel adapté.

Le 5 avril 1925, Alice Heyman-Béviaire devient membre du bureau exécutif de l’Action socialiste féminine de l’arrondissement et collabore activement à l’organe des femmes socialistes De Stem der vrouw (la Voix des femmes) qu’elle dirige jusqu’en 1929. Sirène Blieck) la remplacera dans cette fonction. Alice y défend l’émancipation féminine en relation avec le projet du parti, son droit à l’instruction, à la vie et à l’action publiques.

C’est au sein des Socialitische vooruitziende vrouwen (SVV) - Femmes prévoyantes socialistes (FPS) créées au sein des mutualités socialistes (1922) qu’Alice Heyman-Béviaire va déployer l’essentiel de ses activités militantes. Les femmes participent peu aux propositions d’éducation et d’action politique. Les SVV-FPS vont donc leur organiser des activités plus concrètes qui touchent à leur condition de femme, d’épouse et de mère. Alice Heyman-Béviaire devient secrétaire des SVV de Gand et siège au bureau national des SVV-FPS pendant plus de trente ans. Elle plaide en faveur des primes de naissance, des indemnités en cas de maladie et de veuvage, de l’épargne prénuptiale, des assurances maternelles, qu’elle a introduites à Ledeberg. Dès 1924, des consultations prénatales et pour nourrissons y sont créées. Le mouvement organise des vacances pour les enfants d’ouvriers à la mer et dans les Ardennes. Le point d’orgue de cette action est l’achat en 1951 d’une propriété, le château d’Anthée (aujourd’hui commune de Onhaye, pr. Namur, arr. Dinant), qui porte son nom « Castel Alice Heyman » qui permet de pérenniser ces colonies de vacances pour petits gantois de la classe ouvrière. À Gand, une plaine de jeux porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article239076, notice BÉVIAIRE Alice, épouse HEYMAN. par Jean Puissant, version mise en ligne le 2 mars 2021, dernière modification le 2 mars 2021.

Par Jean Puissant

SOURCE : GESQUIÈRE I., « Alice Heiman-Béviaire (1883-1954), une socialiste engagée », dans GUBIN E., VAN MOLLE M. (dir.), Parcours singuliers. Portraits de dix élues en 1921, Bruxelles, 1994, p. 35-43.

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