PÉRON Georges, Benjamin, Alain, Ernest

Par Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault

Né le 1er novembre 1905 à Luisant (Eure-et-Loir), mort en action le 19 août 1944 à Saint-Clément-des-Levées (Maine-et-Loire) ; cheminot ; résistant des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Georges Péron était le fils de Marie Jeanne Stéphanie Péron. Il fut d’abord employé de commerce et entra à la Compagnie des Chemins de fer d’Orléans le 22 mai 1923 comme élève de bureau à l’essai en gare de Nantes. Confirmé l’année suivante, il fut nommé mineur facteur le 1er juin 1925. Il fit son service militaire au 124e régiment d’infanterie à Nantes du 10 novembre 1925 au 29 octobre 1926. Quelques mois après son service militaire il fut licencié pour "baisse du trafic". Il fut réadmis le 1er décembre 1928 comme facteur aux écritures à l’essai en gare de Montmorillon (Vienne) puis muté à Hennebont et ensuite dans les gares de Malestroit (Finistère), La Baule (Loire-Inférieure) et La Chapelle-Anthenaise, près de Laval (Mayenne). Il se maria une première fois le 3 mai 1929 à Nantes avec Simone Marie Adèle Brachet et se remaria le 1er juin 1931 à Escoublac-La Baule avec Suzanne Renée Germaine Roger, employée SNCF, dont il eut deux enfants, l’un né en 1932 mais décédé en 1939 et le second né en 1935. Le 21 novembre 1935, il fut nommé chef de halte à Saint-Clément-des-Levées sur la ligne Nantes-Lyon.

Georges Péron entra dans la Résistance en 1942 et était à l’été 1944 à la tête d’un groupe de jeunes qui effectuait surtout des sabotages sur la ligne de chemin de fer entre Saint-Clément et Saint-Martin-de-la-Place, comme le 5 août 1944 contre le dernier train pour la déportation qui parvint à Belfort le 15 août. Après un parcours très lent le long de la Loire, ce dernier convoi parti le 5 août du Lion-d’Angers (Maine-et-Loire) connut un important ralentissement dû au sabotage par le groupe de Georges Péron provoquant un arrêt à Saint-Martin-de-la-Place, où le journaliste de Radio-Londres Pierre Bourdan (de son vrai nom Pierre Maillaud) s’évada en compagnie de deux autres correspondants de guerre et de quatorze officiers américains.

Au mois d’août, la IIIème Armée américaine du général Patton, progressant rapidement au nord de la Loire, parvint dans les environs immédiats d’Angers (Maine-et-Loire) dès le 7 août (la ville étant libérée le 10 août). Cependant l’armée alliée, pour des raisons stratégiques (privilégiant une avance rapide vers le nord et l’est), ne franchit pas le fleuve, confiant la sécurité de son flanc droit aux forces des F.F.I. Les unités allemandes en repli tentèrent donc de longer la Loire par le sud, traversant le sud du Maine-et-Loire. Des unités allemandes en position défensive sur la rive sud du fleuve eurent l’ordre de s’y maintenir afin de protéger le repli général des forces du sud-ouest. Face à ces troupes les unités FFI locales prirent position sur la rive nord. Ainsi le groupe commandé par Georges Péron organisa des patrouilles de surveillance le long de la Loire. Le 19 août 1944, une embarcation transportant des soldats allemands fut signalée sur la Loire près de Saint-Clément-des-Levées, au lieu-dit Port-Cunault. Georges Péron et son groupe ouvrirent le feu sur les soldats allemands. Il s’en suivit un échange de tirs. En début d’après-midi, Georges Péron fut atteint d’une balle en pleine tête, et mourut 45 minutes plus tard, tandis qu’un jeune résistant Michel Pruvost, grièvement blessé mourut dans la soirée, des suites de ses blessures. Les deux résistants furent inhumés le 21 août 1944 au cimetière communal de Saint-Clément-des-Levées.


Il obtint la mention « Mort pour la France » apposée sur son acte de décès et fut homologué FFI avec le grade de sous-lieutenant.
Son nom figure sur la stèle commémorative et le monument aux morts, à Saint-Clément-des-Levées, où une rue porte son nom. Il figure également sur la plaque commémorative à la mémoire des agents SNCF résistants située dans la gare de Nantes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article239653, notice PÉRON Georges, Benjamin, Alain, Ernest par Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault, version mise en ligne le 28 mars 2021, dernière modification le 24 février 2022.

Par Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault

SOURCES : dossier SHD Vincennes GR 16 P 467564 et SHD Caen AVCC cote AC 21 P 130294 (non consultés).— Notice sans auteur dans le Mémorial 1940-1945 des Cheminots victimes de la répression, sous la direction de Thomas Fontaine, Perrin/SNCF, Paris, 2017, page 1576.— site Musée de la Résistance en ligne. Stèle de Saint-Clément-des-Levées — site internet Rail et Mémoire — Mémoire des Hommes — Mémorial Genweb.

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