LANGLOIS Gaston, Eugène, Lucien. (« Lenoir » dans la Résistance)

Par Michel Gorand

Né le 29 septembre 1917 à La-Châtre (Indre), mort le 12 novembre 2004 à La Châtre ; socialiste ; épicier ; résistant « Libération ». AS. Lieutenant FFI ; maire de La-Châtre (1944-1945).

Fils d’Eugène, François, Martial Langlois et de Madeleine, Gabrielle Renard ; en 1942 Gaston Langlois et son épouse Ginette tenaient l’épicerie-buvette du P’tit Mur à La-Châtre où se tenaient parfois des réunions d’opposants au régime de Vichy ; Gaston, ancien responsable des Jeunesses socialistes de l’Indre, fut présenté, à La-Châtre, le 4 septembre 1942, par son ami Robert Chabenat, à Robert Monestier, responsable de « Libération Sud » : ce dernier lui proposa d’organiser des groupes « Libération » dans la région de La-Châtre, ce qu’il accepta ; pour faciliter ses déplacements, il fut engagé comme « contrôleur aux battages », à l’Office du Blé, dirigé par Monestier.
En quelques mois, s’appuyant sur sa connaissance des responsables de sections des jeunesses socialistes et secondé par Charles Daugeron, conseiller municipal socialiste, Gaston Langlois (« Lenoir » dans la Résistance) favorisa la mise en place de plusieurs groupes de résistance (des « sizaines »), dans l’Arrondissement de La-Châtre : à Pouligny-Notre-Dame, Néret, Crevant, Briantes, Neuvy-Saint-Sépulchre, Aigurande, Chassignoles et aussi à Chateaumeillant (Cher) ; il fut, selon Monestier « la cheville ouvrière » de l’implantation de la Résistance « Libération-Sud » dans la région de La-Châtre ; cette implantation était achevée lors de la création des MUR (Mouvements Unis de la Résistance) au printemps 1943 ; il s’engagea dans le NAP (noyautage des administrations publiques) ; le 14 juillet 1943 G. Langlois rencontra Jean Pacton, chef de file d’un groupe de résistants parmi les « étudiants de La-Châtre » qui devint Chef du groupe franc ; au maquis Armée secrète (AS) de La-Châtre, Georges Langlois fut le responsable du COPA (Centre des opérations de parachutages et atterrissages) pour le Secteur de La-Châtre et participa à de nombreux parachutages d’armes, explosifs et matériels ; celui de Beddes le 17 juillet 1943 permit une distribution d’armes aux maquis du secteur dès l’automne ; après l’arrestation de responsables de la résistance du Cher, au début octobre1943, il fut chargé du transfert d’un dépôt d’armes le 13 octobre pour une mise en lieux sûrs ; le 6 avril 1944, il fut responsable de la réception de trois officiers de Londres, sur un terrain proche de Néret (Indre). D’autre part, au début 1944 il eut des contacts réguliers avec le Capitaine Robert Vollet, responsable militaire de l’AS dans l’Indre ; avec Monestier, il traita de la présence des Socialistes dans le Comité départemental de Libération de l’Indre. Le 8 mai 1944, traqués par la Gestapo, Ginette et Gaston Langlois entrèrent dans la clandestinité ; à partir de juin 1944 et jusqu’au 10 septembre (date de la Libération de l’Indre), il fut inscrit comme Lieutenant à l’État-Major du 1er Bataillon du Groupe Indre-Est (GIE) commandé par Lucien Dubreuil ; il fut homologué dans les Forces françaises de l’Intérieur (FFI). Il participa au Comité de Libération de La-Châtre, puis en devint le Maire jusqu’en mai 1945. Quelques années plus tard le couple reprit une épicerie à Bourganeuf dans la Creuse.
Gaston Langlois obtint la Croix du Combattant volontaire de la Résistance et fut fait Officier de l’Ordre National du mérite. Marié à Ginette, Micheline, Angèle Joly (1922-1972), agent de liaison au maquis AS de La-Châtre et titulaire de la Croix de guerre 1939-1945. Retraité, Gaston Langlois était domicilié à La Châtre 5/3 rue Jean Moulin ; il mourut à l’hôpital de La-Châtre le 12 novembre 2004. Ginette et Gaston sont enterrés au cimetière de l’Ile d’Aix (Charente-Maritime). Depuis 2008 une Esplanade Gaston Langlois existe à La-Châtre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240518, notice LANGLOIS Gaston, Eugène, Lucien. (« Lenoir » dans la Résistance) par Michel Gorand, version mise en ligne le 18 mai 2021, dernière modification le 18 mai 2021.

Par Michel Gorand

ŒUVRE : Le premier bataillon du groupe Indre-Est des FFI, d’Émile Dervillers et Gaston Langlois, 1994 Imprimerie George Sand.

SOURCES : n°231 du registre des décès de La-Châtre. — Mémoire d’une Époque : Indre 1940-1944 de Michel Jouanneau-1995-Badel-Châteauroux. — ANUMLY.net Résistance. Résistance AECLC, témoignage E.Dervillers. La Châtre en 1939-1945-AJPN (en ligne). — Mémoire des hommes, SHD, Vincennes, GR16P n°336397 (nc), SHD GR19P 36/04.

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