DEJOUX Georges, Daniel

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 28 décembre 1901 à Le Pouzin (Ardèche), exécuté sommairement le 13 avril 1945 à Gardelegen (Allemagne) ; cheminot ; résistant de la Résistance intérieure française (RIF).

Georges Dejoux était le fils d’Ernest et d’Euphrosine Faure, cultivateurs. Il était marié avec Marcelle Laurent et avait une fille, Andrée née en mai 1933. Il entra à la Compagnie de chemin de fer du PLM en mai 1926 comme manœuvre auxiliaire à La Voulte-sur-Rhône. Il résidait au Teil (Ardèche) où il devint en janvier 1937 élève au dépôt de cette commune. Le site était à l’époque une résidence ferroviaire importante qui accueillait environ 1500 cheminots.
Georges Dejoux était syndicaliste à la CGT et figurait sous l’Occupation sur une liste de suspects d’activités communistes. Le 15 octobre 1942, il organisa et participa à une manifestation de protestation contre le départ de jeunes agents de la SNCF pour le travail obligatoire en Allemagne. Le trafic ferroviaire de la ligne Lyon-Nîmes fut stoppé à cette occasion. Deux jours plus tard, il fut arrêté au dépôt par la police française avec son frère André. Ils furent condamnés à six mois de prison et internés à Saint-Paul-d’Eyjeaux (Haute-Vienne). Ils furent remis en liberté le 2 février 1943 mais ils venaient d’être révoqués par la SNCF. Ils décidèrent alors tous deux de rejoindre un maquis tout en travaillant dans des fermes puis dans une usine sous contrôle allemand, à Ancône (Drôme). Le 29 mars 1944, ils furent dénoncés et arrêtés par la police de Vichy. Il firent l’objet d’une mesure d’internement administratif et emprisonnés dans le camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn).
Le 30 juillet 1944 devant l’arrivée des troupes alliées les Allemands organisèrent l’évacuation des camps de la région de Toulouse et le transfert des prisonniers vers l’Allemagne. Le convoi arriva à Weimar le 6 août et les prisonniers furent conduits à Buchenwald. Georges Dejoux fut transféré le 21 septembre dans un des nouveaux Kommandos dépendant du Mittelbau, à Rottleberode, où les détenus travaillaient à la fabrication de trains d’atterrissage pour les usines Junkers. Il tomba malade mais réussit à survivre. Lorsque les Alliés approchèrent, il dut subir de nouveau l’évacuation. Le 30 avril 1945, le convoi s’arrêta à Gardelegen et les détenus furent enfermés pour la nuit dans une grange à laquelle les SS mirent le feu au matin. Georges Dejoux n’en réchappa pas tandis que son frère revint de déportation.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR), attribué en 1955 et fut homologué à la Résistance intérieure française (RIF).
Il reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 02/04/1959 publié au JO du 08/04/1959.
Une impasse du Teil porte son nom qui figure également sur le monument commémoratif de la SNCF, en gare, au Teil (Ardèche).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240780, notice DEJOUX Georges, Daniel par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 6 juin 2021, dernière modification le 27 mars 2022.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : dossiers AVCC-SHD, Caen, AC 21 P 441 720 et GR 16 P 166445 (nc).— Robert Goujon et Guillaume Quesnée Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial, sous la direction de Thomas Fontaine, Perrin/SNCF, Paris, 2017.— Mémoire des Hommes.— Mémorial Genweb.

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