TRENTO ou TRENTE Joseph, Valentin

Joseph, Valentin Trento était le fils de Joseph, italien originaire de Cornigliano, province de Gênes, chauffeur, et de Dominique, Agathe, Adélaïde Provenzale, son épouse.
Le nom fut francisé en Trente.
Il épousa Olga Mollaret le 5 septembre 1925 à Petit-Coeur (aujourd’hui La-Léchère, Savoie).
Valentin Trente et son épouse Olga avaient deux enfants. Le couple possédait un magasin de cycles et transports à Saint-Michel de Maurienne.
En août 1944, la famille Trente était installé au hameau du Verneys sur la commune de Valloire. Le 19 août Valentin Trente en promenade jusqu’au tunnel du Télégraphe, sur la route menant à Valloire, eut une conversation avec des soldats russes sous uniforme allemand en faction. Il les connaissait pour leur avoir fait des réparations dans son garage. Selon le témoignage de son épouse « il les a invités à rejoindre le maquis des Rochilles. Ces derniers ont accepté en disant qu’ils allaient prévenir d’autres camarades et ont fixé le rendez-vous pour le lendemain 18 heures ».
Le lendemain étant seul, il ne se rendit pas sur les lieux. Le 23 août 1944, vers 6 heures du matin, il descendit au tunnel pour voir ce qu’il se passait à Saint-Michel. Il était en compagnie de M. Albannel cafetier à Saint-Michel. A l’approche d’une colonne allemande d’une soixantaine d’hommes, si M. Albannel décida par prudence de remonter sur Valloire, Valentin Trente persuadé que les soldats en approche étaient des déserteurs, choisit de rester pour les recevoir et assurer l’intermédiaire avec les FFI basés au camps des Rochilles. Il s’adjoignit alors le concours de quatre de ses voisins : Eugène Somny, Olivier Chaudron, Paul Ollier et Pierre Ollier. Vers midi, le petit groupe entra en contact avec les hommes de la Werhmacht au niveau du tunnel du Télégraphe. Leur projet tourna court puisqu’ils furent immédiatement capturés, seul le benjamin, Pierre Ollier, étant relâché. Valentin Trente et ses trois compagnons furent emmenés et dès lors disparurent.
Le 28 avril 1945, des ouvriers effectuant un chantier routier à proximité du tunnel du Télégraphe découvraient dans les débris d’un baraquement incendié des restes d’ossements humains calcinés. Les quatre prisonniers avaient été exécutés sans doute dès le 23 août 1944 et leurs corps brûlés le même jour ou le lendemain.
Les restes des quatre victimes furent enterrés dans une tombe collective au cimetière communal de Saint-Michel-de-Maurienne (Savoie).
Le 26 novembre 1946, Valentin Trente fut déclaré « Mort pour la France » le 23 août 1944. Il a été homologué Interné résistant (DIR) et résistant FFI.
Son nom figure sur les monuments aux morts de Valloire, sur une plaque commémorative dans l’église de cette commune, et sur le monument aux morts de Saint-Michel-de-Maurienne.
Une stèle a été apposée au fort du Télégraphe à la mémoire des quatre victimes et chaque année une cérémonie commémorative se déroule sur les lieux du massacre.

Valloire (Savoie) 23 août 1944 : massacre du tunnel du Télégraphe