PAÏNI Walter, Romano, Carlo

Les parents de Walter Païni étaient des immigrés italiens antifascistes qui avaient quitté leur pays à l’arrivée au pouvoir de Mussolini. Second de la fratrie, il avait un frère et deux sœurs. Son père était menuisier. Lui-même débuta un apprentissage de modeleur en 1940, mais il fut expulsé de Moselle avec ses parents par les Allemands. Réfugié en Haute-Savoie, il fréquenta le collège d’Évian de septembre 1940 à avril 1941. À l’arrivée de l’armée d’occupation italienne, lui et sa famille furent obligés de quitter la Haute-Savoie pour le département de la Loire. À Saint-Etienne il reprit son apprentissage de modeleur. Rentré en Moselle en mai 1945, il obtint son CAP en mai 1946. Le mois suivant il fut embauché à l’Union des consommateurs de produits métallurgiques industriels (UCPMI) à Hagondange.

Dès son entrée au travail il adhéra à la JOC, en 1946, et rapidement devint le responsable de la Fédération de la vallée industrielle de l’Orne. À ce titre, il suscita de nombreuses vocations militantes, entre autres celle deRoger Briesch. Il occupa cette fonction jusqu’en 1951. Dès 1946 il adhéra également au syndicat CFTC de son entreprise mais il n’y prit des responsabilités qu’au retour de son service militaire qu’il effectua chez les parachutistes. En 1948 il fut élu délégué du personnel et délégué au comité d’entreprise. En 1951 il devint secrétaire de la section syndicale et membre du bureau du syndicat de la Sidérurgie de Moselle.

De 1954 à 1960 il fut élu conseiller prud’homal. Il fut embauché, en janvier 1959, comme permanent du syndicat de la Sidérurgie, devenu syndicat régional en avril 1961, en remplacement de Louis Zilliox et en équipe avec René Carème. Pendant les premiers dix-huit mois de son mandat de permanent, il conserva son emploi à l’UCPMI en y travaillant tous les jours de six heures du matin jusqu’à quatorze heures. Il prépara ainsi la relève dans l’entreprise tout en soulageant les finances du syndicat. En 1963 il fut élu secrétaire général du syndicat régional. À cette responsabilité, il accompagna le développement du syndicat et anima les nombreux conflits de cette période.

Walter Païni fut un acteur déterminant de la mise en place, en 1963, de l’Union régionale interprofessionnelle de Lorraine malgré les réticences de l’Union départementale de la Moselle. En 1964 le congrès extraordinaire qui donna naissance à la CFDT ne fut pas approuvé par tous les syndicats de Moselle. Comme l’ensemble du syndicat Sidérurgie, Walter Païni fut favorable à l’évolution de la CFTC vers la CFDT. Il s’attacha alors à trouver une solution qui maintiendrait l’unité d’une organisation influente dans le département. Mais il se heurta à plusieurs oppositions dont celle du syndicat des Mineurs, favorable au maintien de la CFTC, qui poussait à la scission. Le secrétaire général de l’Union départementale, Alfred Quirin, ayant démissionné, Walter Païni fut sollicité pour le remplacer et assumer les charges de permanent et de secrétaire général. Trois objectifs principaux lui furent assignés : reconstituer une équipe de permanents du syndicat des mineurs de charbon car la majorité des militants avait fait scission ou avait démissionné ; les aider à reconstruire ce syndicat ; restructurer la CFDT dans les secteurs où la scission avait fragilisé l’organisation.

À partir de 1965 il siégea au conseil et au bureau de l’Union régionale et fut membre du Conseil confédéral puis du Bureau national confédéral. Il participa également aux travaux de la Commission confédérale d’organisation. Pendant la même période il représenta l’Union régionale CFDT à la Commission de développement économique régionale (CODER)

Walter Païni, dès 1970, pensa à reprendre son activité professionnelle mais ses sollicitations d’embauche ne trouvèrent aucun écho, ni dans la sidérurgie, ni dans l’Education nationale, ni du côté du Ministère du travail.

Il fut aux côtés des salariées des Nouvelles Galeries de Thionville (Moselle), en avril-mai 1972, dans un conflit qui connut un retentissement national. À l’origine, ce mouvement portait sur des revendications salariales, mais très vite, il devint un symbole du combat des femmes pour plus d’égalité et de dignité et pour le respect des conditions de travail. Hormis quelques avancées catégorielles, les résultats de ce conflit furent un échec sur le plan des salaires et les conditions de travail.

En 1973 enfin, il fut embauché comme directeur du centre de l’Association départementale d’éducation populaire et de plein air (ADEPPA) à Vigy (Moselle). Deux ans après, il put réintégrer la sidérurgie comme hydraulicien à l’usine Sacilor de Gandrange (Moselle). Dans cette nouvelle entreprise il fut de nouveau élu délégué du personnel et délégué syndical.

Mis en préretraite dans le cadre du plan social de la sidérurgie, en juillet 1980, il mit en place l’Union régionale CFDT des retraités et préretraités de la Sidérurgie lorraine. Il siégea ensuite au bureau de l’Union régionale lorraine des retraités CFDT dont il fut élu président de 1991 à 1997. À partir de 1985, il fut également secrétaire général de l’Union fédérale des retraités de la métallurgie.

Il s’était marié le 4 août 1951 avec Cécile Debard. De cette union naquirent cinq enfants, quatre filles et un garçon.

Ses obsèques religieuses eurent lieu à Hagondange. Il fut incinéré.