FLEURY Jean, Maurice

Par Pierre-Henri Zaidman

Né le 30 juin 1834 à Nevers (Nièvre) ; agent d’affaires ; domicilié à Paris, 11 rue Bailly (IIIe arr.) ; agent versaillais pendant la Commune de Paris.

Fils d’un instituteur, marié à une lingère, Jean Fleury arriva à Paris en 1857, puis il repartit à Nevers deux après et revint à Paris en 1867 ; pendant le Siège de Paris, il s’engagea dans la 6e compagnie du 88e bataillon de la Garde nationale et fut élu d’abord sergent fourrier, puis sergent-major, et au mois de décembre 1870 il fut nommé adjudant sous-officier des compagnies de guerre. Il participa aux combats sur la Marne et à Buzenval au sein du 20e régiment de la garde mobilisée ; après l’armistice, il alla à Nevers et Vierzon et revint à Paris au début du mois de mars 1871, reprenant son poste dans la Garde nationale ; après le 18 mars, bien que de nombreux officiers de l’arrondissement aient refusé de servir, il resta en place et au début du mois d’avril, il fut élu capitaine ; peu de temps après, il rencontra le curé de Saint-Eustache et lui fit part de ses réticences à soutenir la Commune et ce dernier le mit en contact avec Jules Aronssohn, éphémère commandant des Francs-Tireurs de Paris au début de la Guerre et agent versaillais actif, chargé par Ernest Picard, le ministre de l’Intérieur de Versailles, de faire des rapports sur les bataillons fédérés. Fleury lui fournit des laissez-passer, accepta de chercher sa correspondance qu’il recevait à Saint-Denis et fut chargé de se renseigner sur Bernard Landeck qui habitait l’arrondissement. Jouant un double jeu, il assura le service intérieur, organisant les postes, fit interrompre le travail de nuit d’un boulanger, rue des Gravilliers, il aurait même fait arrêter des hommes tenant des propos hostiles à la Commune et menacé des gardes qui ne voulaient pas construire des barricades.
Il ne fut pas inquiété après la Semaine sanglante pendant laquelle il serait resté chez lui, mais son nom fut cité lors du procès de Joseph Paysant en mars 1872 et la justice versaillaise ouvrit une enquête contre lui. L’officier qui instruisait son dossier réunit plusieurs témoignages défavorables : il avait « des opinions avancées et était redouté dans son quartier », mais Fleury produisit les attestations d’Aronssohn et de Picard et les témoignages d’un agent de police et d’un employé de la mairie arrêtés à la mairie par les fédérés le 18 mars et libérés sur son ordre, et il obtint un non-lieu le 30 mai 1872.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article247994, notice FLEURY Jean, Maurice par Pierre-Henri Zaidman, version mise en ligne le 9 mai 2022, dernière modification le 9 mai 2022.

Par Pierre-Henri Zaidman

SOURCES : Arch. Min. Guerre, GR 8 J 470 (96). — Arch. Paris, D2R4 19, D2R4 85, D3R4 256, VD6 1118 (3, 4 et 8).

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