CABRERIZO Candido

Par Jean-Michel Steiner

Né le 4 septembre 1893 à Alcozar (province de Salamanca, Espagne) ; ouvrier mineur dans le bassin de la Loire ; communiste ; résistant ; déporté.

Fils de Benito et de Marie Alconzo, Candido Cabrerizo avait accompli ses obligations militaires en Espagne avant d’arriver en France le 1er juillet 1920. Il s’installa à Saint-Étienne (Loire) le 26 juillet après être passé par Castelsarrazin (Tarn-et-Garonne).

Il s’était marié avec Emmetteri Modiano, née en 1894 dans la province de Soria. Le couple eut trois enfants, nés à Saint-Étienne : Marie (12 septembre 1921), Joseph (12 mars 1923) qui devint mineur et Jeanne (17 avril 1925) qui devint culottière. Un quatrième enfant, Benito Jean, naquit le 24 octobre 1928 à Saint-Genest-Lerpt où la famille s’était installé en janvier 1926. Tous furent naturalisés par décret le 11 septembre 1932.

Candido Cabrerizo travailla comme ouvrier mineur à la Compagnie des Mines de Roche-la-Molière et Firminy. Connu pour ses sympathies d’extrême gauche, il était surveillé et inscrit sur la liste S. Une série d’attentats ayant eu lieu sur le commune de Roche-la-Molière (usine des Produits Chimiques le 30 août 1943 et puits Grüner, le 12 décembre 1943), il en fut rendu responsable et considéré comme l’instigateur avec les trois plus grands de ses enfants. Il fut arrêté le 18 décembre 1943. Le commissaire qui mena l’enquête résuma ses impressions : « Nous sommes en présence d’un étranger naturalisé suspect qui a rapidement fait dégénérer en association de malfaiteurs la bande qu’il dirigeait et dont la plupart des membres étaient de mauvaise moralité … j’estime qu’il paraît opportun de leur retirer la nationalité française ».

Le 10 mai 1944, sa fille Jeanne fut internée au camp de Brens (Tarn). Emprisonné à la prison de Bellevue à Saint-Étienne puis à la prison Saint-Paul de Lyon (Rhône), Candido Cabrerizo fut déporté à Dachau par le convoi du 29 juin 1944 et envoyé au commando de Kempten. Il revint le 29 avril 1945.

Sa participation à la grande grève des mineurs en octobre novembre 1948 lui valut d’être condamné à trois mois de prison.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article249385, notice CABRERIZO Candido par Jean-Michel Steiner, version mise en ligne le 26 juillet 2022, dernière modification le 26 juillet 2022.

Par Jean-Michel Steiner

SOURCES : Arch. Dép. Loire : 6M699, recensement Roche-la-Molière, 1936 ; 85W65, internements (1940-1944) — Nathalie Forissier, La déportation dans la Loire (1940-1944), Saint-Étienne, PUSE, 2005 — Maurice Bedoin, Jean-Claude Monneret, Corinne Porte, Jean-Michel Steiner (dir.), 1948 : les mineurs stéphanois en grève. Des photographies de Léon Leponce à l’Histoire, Saint-Étienne, PUSE, 2011 — Maurice Bedoin, 1948. La grève des mineurs du bassin stéphanois. L’histoire en partage, Actes graphiques, “Histoire du monde ouvrier stéphanois”, St Barthélémy Lestra, 2017. — Jean-Michel Steiner, Métallos, mineurs, manuchards. Ouvriers et communistes à Saint-Étienne (1944-1958), Saint-Étienne, PUSE, 2014. — Joseph Sanguedolce, Le chant de l’alouette, Saint-Étienne, 1987.

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