DESSALUPT Paul, Léon alias Kaïd

Fils de Noël Dessalupt, menuisier, né le 26 avril 1874 à Ardes (Puy-de-Dôme), et Amélie Roche, née le 25 mai 1884 à Valbeleix (Puy-de-Dôme), son épouse, cultivatrice, Paul Dessalupt se maria le 11 janvier 1936 à Clermont-Ferrand avec Marcelle Hélène Espy. Il était salarié chez Michelin au service T, en tant que facturier. Il était vraisemblablement syndiqué CGT.
Incorporé le 26 octobre 1930 il est envoyé en Algérie jusqu’au 22 septembre 1931. Caporal-chef il est rayé des contrôles le 15 octobre 1931.
Affecté au Centre Mobilisateur N° 145 il est démobilisé le 25 juillet 1940.
En 1943 il est domicilié 26, boulevard Aristide Briand à Clermont-Ferrand et exerce la profession de contrôleur départemental à la mobilisation des métaux non ferreux, mais, pour les besoins de son emploi, il loge à Montluçon à l’Hôtel du Lion d’Or en semaine.
C’est au cours d’une de ses tournées d’inspection qu’il est arrêté le 19 août 1943. L’arrestation a lieu sur la Route Nationale 145 au lieudit Bellechassagne à Chamblet (Allier) par trois agents du SD. « Ces agents après avoir procédé à l’examen de ses pièces d’identité l’auraient fait monter dans leur voiture ». Selon une note de la police, "Travaillant pour les Mouvements Unis de Résistance, il semble que ce soit là la cause de son arrestation".
Il est interné à la prison du 92ème Régiment d’Infanterie à Clermont-Ferrand et transféré à Compiègne le 1er octobre 1943.
Le 28 octobre 1943 il est déporté de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 30 dans le convoi N° 145. Il reçoit le matricule N° 30993 et après la quarantaine il est affecté au Kommando de Dora. Il est considéré comme déporté politique.
Fernand de Brinon, représentant du gouvernement de Vichy auprès du Haut-Commandement allemand dans le Paris sous l’Occupation, intervient le 14 février 1944 auprès des autorités allemandes " afin qu’une mesure de clémence puisse être prise en faveur de l’intéressé". Les dites autorités allemandes répondent que Paul Dessalupt avait été arrêté "pour activité anti-allemande et qu’il n’était pas possible pour le moment d’envisager sa libération". Le Ministère des Prisonniers, Déportés et Réfugiés indique comme motif de la déportation "Sabotage".
En août 1944, il est transféré au Kommando de Mackenrode, Kommando de Buchenwald situé à 20 km au nord-ouest de Nordhausen puis il est envoyé en janvier 1945 au Kommando d’Osterhagen, Kommando de Buchenwald à 8 km au nord-ouest de Mackenrode, toujours en charge de construire la voie ferrée appelée le Helmetalbahn.
Il est libéré en avril 1945 et est rapatrié le 12 mai 1945. Il décède le 1er septembre 1946 à Clermont-Ferrand.
Etant décédé des "suites de maladie contractée en déportation", la mention « Mort pour la France » lui est attribuée le 29 avril 1947.
Bien qu’ il ait été homologué (Dossier GR 16 P 180809) au titre de la R.I.F. (Résistance Intérieure Française) avec le grade de Sergent par le Secrétariat d’Etat aux Forces Armées le 2 août 1948, la carte de Déporté Résistant lui sera refusée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre le 27 juin 1956 pour le motif suivant : "L’existence du lien de cause à effet entre l’acte de résistance et la détention n’a pas été établie".
La carte de Déporté Politique N° 1.111.21232 lui est attribuée à titre posthume par la même décision.
Il a été homologué résistance intérieure française (RIF), relevant des Mouvements unis de la Résistance (MUR).

Son nom figure sur le monument aux Morts de Le Valbeleix (Puy-de-Dôme).