BARTHÈS Jean

Par Notice revue et complétée par Rémy Cazals

Né le 21 décembre 1793 à Mazamet (Tarn), mort le 21 avril 1858 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; cabaretier à Mazamet, marié, père de cinq enfants, sans fortune. Considéré à la fin de 1851 comme un des chefs de la société secrète républicaine et socialiste de Mazamet, parce que son cabaret lui servait de lieu de réunion, et qu’on y aurait procédé aux initiations.

Fils de de Moyse Barthès et d’Elisabeth Taulière, Jean Barthès épousa, le 16 juin 1815 à Mazamet (Tarn), Pauline Cavaillès, née le 9 floréal an VIII à Revel (haute-Garonne) fille de Pierre et de Marinette Combes. On leur connait quatorze enfants nés de 1817 à 1842.

Son café fut de 1848 à 1852 « le repère » (sic) des « démagogues ». C’est de chez lui, au chant révolutionnaire de la Marseillaise, que partirent les insurgés qui prirent d’assaut l’Hôtel de Ville de Mazamet le 4 décembre 1851.
Devant la Commission mixte du Tarn, Jean Barthès nia avoir participé au mouvement, mais reconnut qu’il avait placardé des affiches appelant le peuple à la vigilance, le 9 et le 27 novembre 1851.
Comme il avait fait deux ans de prison pour vol en 1836, la Commission mixte, le considérant en outre comme « un homme d’exécution sans scrupules », dont l’influence et l’activité le 4 décembre étaient tenues pour sûres, lui infligea le 3 mars 1852 la transportation à Cayenne.
Cependant, sa peine fut commuée en expulsion le 11 septembre 1854. Il quitta donc la Guyane en mai 1855. Le 29 novembre, il était de retour à Brest et dirigé sur Le Havre, pour gagner la Nouvelle-Orléans (États-Unis).
Sa femme avait été, entre-temps, autorisée à se fixer avec deux de ses filles en Algérie auprès de leur fils Émile. Il obtint alors l’autorisation d’aller les y rejoindre, mais, gravement touché par une maladie intestinale contractée à Cayenne, il dut se faire hospitaliser à Blida, d’où on l’envoya en France pour une convalescence de six mois (janvier 1858).
Avec un passeport délivré par la mairie d’Alger, Barthès arriva à Mazamet au début de février 1858. Le 25, il était arrêté, conséquence de la loi de sûreté générale et indirectement de l’attentat d’ Orsini*, « sa présence dans cette ville dans les circonstances actuelles constituant un véritable danger, et les autorités locales témoignant de leurs inquiétudes à cet égard ».
Malgré son état de santé, et bien qu’il fût dans l’impossibilité de marcher et même de parler, il était accusé d’être rentré en France pour participer à la tentative de prise de pouvoir qui, selon les versions gouvernementales, devait suivre l’attentat d’Orsini. Il eut beau protester de ses intentions et invoquer la gravité de sa maladie, il fut acheminé vers Marseille et l’Algérie. Il mourut en chemin, l’âge de 69 ans. Voir Beteille Jean-Jacques, Bordes Eugène, Debesse Jean-Baptiste.
Leur fils Emile était fixé à La Chiffa dans le département d’Alger.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article25883, notice BARTHÈS Jean par Notice revue et complétée par Rémy Cazals, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 5 août 2021.

Par Notice revue et complétée par Rémy Cazals

SOURCES : Arch. Nat., F15 4090. — Arch. Dép. Tarn, IV M 2/54, 55 et 58 ; archives départementales du Tarn ; 1814-1815, vue 37/69. — Notes de Jacques Petit.

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