FAVARD Pierre, Joseph

Par Michel Cordillot

Né le 19 juillet 1816 à L’Ille (Lille ?). Tailleur. Communiste icarien. Membre du bureau de la Société Fraternelle Centrale, en mars 1848, puis responsable d’une communauté au Texas .

Son frère Firmin Favard, mari de la fille de Cabet, Céline, devait être le délégué de la première avant-garde, mais il mourut avant le départ. Lui-même, qui était membre du bureau de la Société Fraternelle Centrale, devint le chef de la deuxième avant-garde, qui embarqua au Havre le 3 juin 1848. Il arriva au Texas le 25 juillet, et dès le 2 septembre il adressait à Cabet un bref rapport dans lequel il soulignait le caractère désespéré de la situation et la nécessité de battre en retraite dès que le permettrait l’état des malades ; il suggérait aussi divers arrangements à prendre avec les créanciers (sa lettre fut publiée en 1881 par J.-B. Gérard dans son journal L’Observateur). En même temps il se livra à une enquête sur les faits et gestes de Gouhenant et, au vu des témoignages défavorables recueillis de toute part, il n’hésita pas à le dénoncer comme « un traître payé par le "parti des Jésuites" pour ruiner Icarie ». Il ramena les survivants à La Nouvelle-Orléans pour y attendre l’arrivée de Cabet en personne.
Ses décisions ayant été avalisées par ce dernier, il continua d’occuper d’importantes responsabilités au sein de la communauté icarienne. Installé à Nauvoo, il y fut membre de la première gérance et occupa les fonctions de directeur général du logement et du vêtement. Le 1er janvier 1851, il fut l’un des signataires de l’acte d’incorporation de la Communauté icarienne de l’Illinois. Il demanda la citoyenneté américaine le 30 juillet 1852.
Il épousa en 1852 (?) Marie-Louise Des Combes : ce fut le premier mariage célébré en Icarie. Ils eurent une fille, prénommée Céline, née le 29 mars 1854. En 1854, Marie-Louise Favard travaillait à la blanchisserie.
Peu à peu, ses rapports avec Cabet se tendirent et les deux hommes entrèrent en conflit ouvert lors de l’Assemblée générale du 15 décembre 1855. Peu après, Cabet le désignait comme l’un des huit principaux meneurs de l’opposition (Lettre à J. P. Beluze, 17 mars 1856). Il était encore membre de la communauté de Nauvoo en octobre.
Après la scission de la communauté, Favard s’installa à Saint-Louis pour y exercer son métier de tailleur. Il gagna beaucoup d’argent pendant la guerre de Sécession en fabriquant des uniformes pour l’armée de l’Union. Il s’installa après la guerre à Keokuk (Indiana). Les Favard avaient gardé des relations avec les icariens, notamment avec la famille d’Alexis Armel Marchand, qu’ils accueillirent à plusieurs reprises. En 1886 Pierre Favard et sa femme vivaient encore à Keokuk, où Marie Marchand leur rendit visite peu après ses fiançailles.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article30829, notice FAVARD Pierre, Joseph par Michel Cordillot , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 6 août 2021.

Par Michel Cordillot

SOURCES : Le Populaire, 7 avril 1850. — Naturalization Records, Hancock County, Ill. — Colonie icarienne, 27 septembre 1854. — Revue icarienne, n°1, octobre 1856. — L’Observateur, n°5, janvier 1881. — Jules Prudhommeaux, Icarie et son fondateur Étienne Cabet, Paris, Cornély, 1907. — Marie Marchand-Ross, Child of Icaria, NY, City Printing Company, 1938. — Notes de J. Grandjonc.

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