DUCHASSIN Georges

Par Pierre Vincent

Né le 29 mai 1920 à Allerey-sur-Saône (Saône-et-Loire), mort en 2006 ; ouvrier du Matériel ; secrétaire général du secteur CGT de Lyon (Rhône) de 1949 à 1974 ; militant communiste.

Fils d’un cantonnier SNCF, militant CGTU puis CGT, et d’une garde-barrière, Georges Duchassin commença, à quatorze ans, un apprentissage de forgeron mécanicien à Authumes (Saône-et-Loire). Il fut réquisitionné le 15 septembre 1939 comme forgeron chez Schneider au Creusot. Le 20 juin 1940, un contremaître indiqua que les Allemands faisaient investir l’usine et que les jeunes seraient déportés en Allemagne ; ces derniers s’enfuirent. Lors du retour à la maison familiale, Georges Duchassin fut arrêté par les Allemands, mais réussit à s’évader avant le regroupement en vue du départ pour l’Allemagne.
Il trouva à louer un atelier de maréchal-ferrant à Bosjean (Saône-et-Loire), s’installa sur place et s’y maria. Contacté par la Résistance en septembre 1942, il s’engagea sous le nom de Duchesne et créa un groupe. Sa femme s’engagea aussi. Tout en poursuivant ses activités professionnelles, il participa à des sabotages la nuit venue. Prévenu par un gendarme, Georges Duchassin échappa avec sa femme et son enfant à l’arrestation. Ils rejoignirent la Nièvre et intégrèrent un groupe à Cercy-la-Tour. Ce groupe perdit 50 % de ses forces lors d’une attaque allemande le 10 juillet 1944. Sa femme fut arrêtée, puis relâchée avec son bébé au bout de trois heures, mais la maison qui l’hébergeait fut détruite. À leur retour, en octobre 1944, ils retrouvèrent leur domicile et l’atelier vidés de leur contenu. Le sous-préfet de Louhans l’embaucha dans l’attente d’un emploi correspondant à ses connaissances professionnelles. Georges Duchassin sera cité à l’ordre de la division, obtiendra la croix de guerre avec étoile d’argent et la croix du combattant volontaire de la Résistance, tout comme son épouse.
Il entra à la SNCF le 1er mars 1945 aux ateliers d’Oullins-Voiture (Rhône) où il effectuera l’essentiel de sa carrière, qu’il terminera au grade de maître ouvrier. Il adhéra immédiatement à la CGT, puis ensuite au PCF, ayant été déjà sensibilisé par des camarades du maquis. À la fin des années 1950 et au début des années 1960, il fera partie du comité fédéral PCF du Rhône. Il participa activement aux grèves de 1947. En juin, ce fut sa première prise de parole, et en décembre les premières sanctions, suspensions et déplacements, notamment à l’entretien de Lyon-Perrache. En avril 1949, il fut élu secrétaire général du secteur fédéral des cheminots CGT de Lyon, responsabilité qu’il gardera jusqu’en 1974. Jamais éloigné du terrain, sachant faire une place significative aux plus jeunes, ce militant d’exception bénéficia d’une grande confiance et d’un grand respect sur sa région.
À la retraite, il retourna à Authumes. Il créa une section de retraités et prit le secrétariat de la section des retraités de Dijon (Côte-d’Or). Élu municipal, il créa puis présida, jusqu’en 1995, le Comité des fêtes. Il avait été décoré chevalier de l’ordre national du Mérite.
Marié le 22 décembre 1941 avec Henriette Basset, il eut huit enfants avec elle, l’un étant cheminot agent de conduite et l’une de ses filles directrice du comité d’entreprise de Chambéry (Savoie).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article3421, notice DUCHASSIN Georges par Pierre Vincent, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 10 novembre 2022.

Par Pierre Vincent

SOURCES : Arch. Fédération CGT des cheminots. — Comités fédéraux du PCF. — Notes de Jean-Pierre Bonnet. — Renseignements communiqués par Georges Duchassin.

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