RICORD Jean, François

Né en septembre 1759, près de Grasse, mort à Paris le 21 février 1818. Conventionnel et Montagnard, ami des babouvistes.

Fils d’un notaire de Grasse, Ricord succéda à son père (1784-1785), puis devint secrétaire du lieutenant de police de Draguignan. Il était maire de Grasse en 1790. En 1792, il représenta le Var à la Convention. Montagnard, il fut envoyé à l’armée d’Italie le 21 juillet 1793 avec Robespierre jeune. Après la reprise de Toulon, à la fin de décembre, il manifesta dans la répression, ainsi que Robespierre jeune, un souci de justice que n’eurent ni Fréron, ni Barras. Il fit la connaissance à Toulon de Napoléon Bonaparte et contribua avec Robespierre jeune et Saliceti à lui faire obtenir les épaulettes de général de brigade. Dénoncé après le 9 thermidor comme protecteur de Bonaparte et complice de Robespierre jeune, Ricord ne fut cependant pas inquiété.
À la Convention, il continua de siéger sur les bancs de la Montagne et dévoila les manœuvres contre-révolutionnaires. Cela lui valut d’être arrêté le 11 prairial an III (30 mai 1795) comme complice des sans-culottes qui avaient envahi la Convention le 1er prairial et de rester en prison jusqu’à l’amnistie d’octobre 1795.
Arrêté de nouveau comme complice de Gracchus Babeuf*, Ricord fut acquitté par la Haute Cour de Vendôme, en juin 1797.
Arrêté derechef le jour même du coup d’État de Bonaparte, Ricord fut relâché un mois plus tard. Le nouveau maître de la France voulut bien se souvenir de l’an II et de ce que Ricord avait fait pour lui à l’époque.
Arrêté encore en 1807 puis en 1808, dans ce que Fouché appelait la « conspiration des conjectures » et que nous appelons la première affaire Malet, Ricord, qui appartenait presque certainement à une société secrète républicaine — sans doute celle des Philadelphes —, fut mis en résidence surveillée à Saint-Benoît-sur-Loire (Loiret), puis revint à Paris.
Commissaire de police à Bayonne durant les Cent-Jours, il fut expulsé de France en 1816, mais ne quitta pas Paris où il se cacha.
Ricord, républicain désintéressé et pauvre, dont il est difficile de dire à quel point il fut gagné par les idées communistes de Babeuf, apparaît néanmoins à travers ses aventures comme un jacobin très proche des classes laborieuses.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article37046, notice RICORD Jean, François , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 7 mars 2018.

SOURCES : Arch. PPo., A a/316. — A. Kuscinski, Dictionnaire des Conventionnels, Paris, 1919. — D’Hauterive, La Police secrète du premier Empire, t. III, 1922.

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