HAMON Eugène, Auguste, Marie

Domicilié à Lisieux (Calvados), employé de chemin de fer comme son père, Eugène Hamon, délégué des cheminots lexoviens aux congrès de l’UD-CGT en 1916 et 1919, fut élu membre de la commission administrative de cette même UD en 1917, 1918 et 1919. Secrétaire adjoint du syndicat des cheminots en 1918 et 1919, il devint secrétaire de l’Union locale des syndicats lors de sa création en juin 1919.

Il soutint activement la grève des ouvriers du Textile en 1919, organisa des réunions au cours desquelles il réclamait la journée de 8 heures, l’augmentation des salaires, une indemnité de vie chère, et s’en prenait à M. Laniel, un des principaux manufacturiers de la région, qu’il qualifiait d’ « ennemi de la classe ouvrière ». Il souhaitait que chaque usine ait un « délégué résolu », et aida à la création d’un syndicat du Textile.

Lors de la grève des cheminots de mars 1919, étant en congé de maladie, il refusa son salaire par solidarité avec ses camarades grévistes. On le retrouve en tête du défilé du 1er Mai qui vit les 1 500 manifestants entonner l’Internationale. Prenant une position dure pendant la grève de mai, il fut violemment attaqué par les cheminots de tendance majoritaire. Le sous-préfet qui le considérait comme un « agitateur », le « grand artisan de l’œuvre révolutionnaire », exerçant « une action néfaste sur le mouvement ouvrier » (mars 1920), réclama dès le 9 mai, sa révocation, ainsi que celle de son camarade Bienaimé, car « elle produirait l’effet le plus salutaire en montrant aux cheminots, d’une part, que les menaces de sanction ne sont pas vaines, et au public lexovien, d’autre part, que l’autorité fait son devoir ». Il fut, en effet, révoqué et partit à Asnières d’où il envoya une lettre à ses camarades de Lisieux en juillet.
Hamon était membre de la section socialiste de Lisieux reconstituée en août 1919. Il s’était marié, le 12 septembre 1903.