GAU Jacques-Antoine, Alfred

Par Alain Monchablon, Gilles Morin

Né 25 octobre 1930 à Puy-l’Évêque (Lot), mort le 29 mai 1981 à Voiron (Isère) ; directeur adjoint de l’UNEDIC ; mutualiste étudiant, militant socialiste SFIO, PSA, PSU puis PS, membre de la direction nationale du PS (1969-1981) ; député de l’Isère (1973-1981), maire de Voiron (Isère) de 1977 à 1981.

[Assemblée nationale, Notices et portraits]

Fils de Paul Gau et de Renée née Castel, Jacques-Antoine Gau, étudiant en droit, fut tout d’abord président de la section de Poitiers (Vienne) de la Mutuelle nationale des étudiants de France (MNEF), puis secrétaire adjoint de la MNEF nationale avant d’en être vice-président en décembre 1952. En 1955-1956, il devint président national de la MNEF qu’il consolida en développant les aides individuelles aux étudiants et mettant l’accent sur les questions de santé mentale. Il consacra d’ailleurs sa thèse, soutenue en 1960, à la Sécurité sociale étudiante. En 1972, avec d’autres « anciens » de la Mutuelle, il aida à résoudre les difficultés de la MNEF.

Jacques Antoine Gau avait adhéré à la 5e section de la SFIO en 1956, mais il ne semble avoir acquis des responsabilités que dans les années 1960. En 1958, il participa à la scission qui vit la naissance du Parti socialiste autonome (PSA) et fut l’un des fondateurs du PSU en avril 1960. Il n’y demeura que deux années et rejoignit ensuite le mouvement des Clubs. Docteur en droit et licencié ès Lettres, il devint directeur adjoint de l’Union interprofessionnelle pour l’emploi dans l’industrie et le commerce (UNEDIC).

En 1964, Jacques-Antoine Gau siégea au comité national d’Horizon 80, fondé pour appuyer la candidature de Gaston Defferre à la présidence de la République. Il figura ensuite comme représentant de « l’Association des Jeunes cadres » à la réunion « fédérative » pour la constitution de la FGDS le 13 juillet 1965 et fut l’un des signataires de l’Appel pour les « rencontres socialistes de Grenoble » l’année suivante. Il accéda au bureau exécutif de la FGDS. Proche d’Alain Savary*, il assuma les fonctions de secrétaire général de l’Union des clubs pour le renouveau de la gauche (UCRG) du 20 mars 1966 à 1968 et fut membre suppléant de la commission « Octobre » de la FGDS en 1968, au titre de l’UCRG. Il participa ensuite naturellement à la fondation du Parti socialiste au congrès d’Alfortville en 1969 et participa au comité directeur du nouveau parti. Il fut désigné responsable du groupe « Vie urbaine et logement » en janvier 1970.

Jacques-Antoine Gau demeura membre du bureau national du Parti socialiste après le congrès d’Épinay en juin 1971 et accéda au bureau au titre de la tendance Savary-Mollet. La réconciliation de Savary avec François Mitterrand* lui permit d’être nommé secrétaire national, délégué général du PS, chargé des relations avec le Parlement après le congrès de Grenoble en juin 1973. Puis il fut délégué national à l’agriculture du Parti socialiste en 1975-1977, enfin délégué national du PS, chargé de la santé et de la Sécurité sociale en 1977-1978. Il fut par ailleurs l’un des fondateurs de la société coopérative Urba.

En 1973, Jacques-Antoine Gau conquit la 4e circonscription de l’Isère, dont il n’était pas originaire. Il obtint 10 884 voix au premier tour sur 45 886 exprimés, devançant de près de 1 000 voix son concurrent communiste. Au deuxième tour, il l’emporta, avec 24 654 suffrages contre l’UNR sortant, A. Fagot (23 038 suffrages). Il fut élu vice-président du conseil régional Rhône-Alpes deux ans plus tard, puis gagna la mairie de Voiron en 1977. Il était membre alors du secrétariat fédéral.

Réélu député en 1978, avec 17 357 suffrages au premier tour (30 % des exprimés), il l’emporta au second tour avec 53,5 % des suffrages. Il fut nommé président du groupe socialiste à l’Assemblée. Jacques-Antoine Gau était considéré comme un parlementaire des plus assidus et, selon Thierry Pfister, « un bourreau de travail ». Son mandat fut interrompu par son brutal décès en 1981 à cinquante et un ans, à la veille des élections législatives. Une place de la ville de Voiron porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50446, notice GAU Jacques-Antoine, Alfred par Alain Monchablon, Gilles Morin, version mise en ligne le 2 juin 2009, dernière modification le 2 juillet 2009.

Par Alain Monchablon, Gilles Morin

[Assemblée nationale, Notices et portraits]

ŒUVRE : Le régime de la Sécurité sociale des étudiants, LGDJ, 1960.

SOURCES : Arch. PPo66.336. — Arch. OURS, 2/APO/1 et 2 ; fonds de la FGDS et dossier Charente-Maritime. — Le Monde, 14 mars 1974. — Thierry Pfister, Les socialistes, Albin Michel, 1975. — Jacques Derville, « La Fédération socialiste de l’Isère depuis 1969 : contribution à l’étude de l’évolution du Parti socialiste », RFNSP, 1976, n° 3, p. 568-599. — Jeanine Mossuz, « La rencontre socialiste de Grenoble », RFNSP, 1966, n° 5, p. 967-974.

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